Actualité
Israël et le front al-Nosra
prennent le contrôle du passage de
Qouneitra
Al Manar
Jeudi 28 août 2014
De violentes batailles opposent
toujours l'armée syrienne aux miliciens
du front al-nosra et du front islamique
depuis mercredi matin, aux alentours du
passage frontalier de Qouneitra entre la
Syrie et les territoires du Golan occupé
simultanément avec une couverture
directe de l'artillerie israélienne.
Les miliciens ont réussi à prendre le
contrôle de la position de l'armée à ce
le passage, alors que des affrontements
d'envergure ont lieu sur les différents
fronts de combats dans la région du
centre de la province.
Le scénario de la bataille d'hier ne
diffère pas beaucoup des batailles
menées par les miliciens sur les
positions de l'armée syrienne aux
collines de Qouneitra et dans la
province Ouest de Deraa, avec une
coordination avec l'armée israélienne.
mais l'intervention militaire
israélienne était cette fois plus large.
Des sources militaires syriennes ont
confirmé au journal libanais al-Akhbar
que "l'artillerie isralienne a préparé
le terrain aux miliciens en menant des
frappes depuis mercredi matin. Elle a
visé plus de 8 positions de l'armée à
Majdoulia, la ville de Qouneitra, Khan
Arnaba et aux alentours du passage à
partir de ses positions dans les
territoires occupés du Golan".
Selon ces sources, les miliciens ont
mené une offensive d'envergure suite aux
bombardements sionistes sur deux fronts:
Le premier front à partir du village de
Qahtaniya, au sud Est de Qouneitra,
tombé aux mains des miliciens en mars
dernier.
Et le deuxième front du côté Ouest du
passage, en passant dans les territoires
occupées et en coordination avec les
forces de l'occupation.
D'autres sources militaires ont assuré
que les positions de Tal Kroum, Tal Jaba
à l'Est de Qouneitra ont été bombardés
par les missiles téléguidés et les
artilleries lourdes, afin de les isoler
de la bataille.
Celles-ci ont toutefois démenti les
informations israéliennes sur le
bombardement de la position de la
division 90 à Kom Mheiris sous prétexte
qu'un officier de l'occupation a été
blessé suite à la chute d'un obus de
mortier dans les territoires occupés.
Ces mêmes sources ont indiqué que "le
pilonnage de l'armée israélienne a
précédé les bombardements de l'armée
syrienne qui a riposté aux obus
israéliens".
Par ailleurs, on dément que les
miliciens aient pris le contrôle de la
colline de Kroum et du village Rawadi.
Les combats font toujours rage aux
alentours de la ville de Qouneitra
libérée (mais détruite) et au village de
Majdoulya, où l'armée est entrée mardi.
Le journal al-Akhbar a rapporté que
les bombardements israéliens ont fait 20
martyrs ou blessés dans les rangs de
l'armée syrienne, qui a toutefois asséné
de lourdes pertes dans les rangs des
miliciens, surtout aux alentours de la
colline de Jaba.
Des sources sécuritaires concernées
par le front du Sud n'ont pas affiché de
surprise face à l'implication
israélienne directe dans le pilonnage de
positions syriennes, et à l'acheminement
d'aides logistiques et de munitions
ainsi que les soins nécessaires aux
miliciens.
Ces dernières ont assuré qu'Israël a
remis "le passage aux miliciens dans le
cadre de la guerre psychologique contre
les forces syriennes présentes dans le
Golan et d'un message politique sur la
domination israélienne sur Qouneitra et
l'Ouest de Deraa".
Et d'admettre l'ampleur de la
domination israélienne dans cette
région, surtout dans les trois mois
derniers. "Les Israéliens se comportent
avec sérieux au sujet du front du Golan
et ont pu tisser un large réseau de
communications avec les factions de
miliciens dans la dernière période".
"Les Israéliens ont élargi leur
contrôle électronique et technique sur
une grande échelle à Qouneitra. Selon
les données, de nombreux miliciens
extrémistes du front al-nosra sont venus
ces mois derniers à Deraa et Qouneitra
de l'Est de la Syrie, après avoir fui
Daesh. Ils sont de nationalités
diverses. Ce qui pousse les Israéliens à
lier les nouveaux miliciens à un réseau
compliqué d'intérêts pour gérer le chaos
en cours, à cause des tentatives d'al-nosra
de dominer les autres factions locales",
expliquent ces sources.
D'autres sources sécuritaires
évoquent les accusations mutuelles entre
les différentes factions de
collaboration avec Israël, dont
dernièrement une vidéo diffusée par al-nosra
sur les aveux de Sharif Saffouri,
commandant du bataillon "des deux
mosquées", dans laquelle il admet avoir
reçu un soutien financier, militaire et
logistique des renseignements militaires
israéliens.
Et de rappeler que les renseignements
sionistes (Aman) sont en train de
répéter l'expérience du département
(504) qui a enrôlé les agents au Sud
Liban. ces renseignements traitent avec
mépris leurs agents parmi les factions
armées dans le Golan, et ce, pour deux
raisons:
1- Le grand nombre d'agents au profit
d'Israël parmi les miliciens.
2- La préparation de listes
"sécuritaires" de miliciens entrainés
aux assassinats et aux actions précises
pour opérer dans l'avenir sur tout le
territoire syrien.
Version
opposée de l'AFP
Toutefois la version des médias
occidentaux est complètement différente,
dans le but de ne pas montrer l'ampleur
de la coordination entre Israël et les
milices armées en Syrie. Selon l'agence
France Presse mercredi, on prétend
qu'Israël s'est contenté de fermer la
zone autour de Qouneitra "après qu'un
soldat et un civil ont été blessés par
des tirs d'obus lors d'une attaque de
rebelles syriens contre ledit
passage".
Cité par l'AFP, un porte-parole
de l'armée israélienne, le
lieutenant-colonel Peter Lerner a dit
que "les forces de l'opposition -dont
des membres du Front al-Nosra- ont
attaqué les forces du régime côté syrien
du passage de Qouneitra, et le passage
est finalement aux mains des rebelles",
comme si les Israéliens ne se sont point
impliqués dans les combats.
D'ailleurs, ce lieutenant a admis que
la présence des miliciens d'al-nosra
"dans cette zone frontalière ne
représente pas forcément une menace
accrue (pour Israël)", signe sur la
tranquillité israélienne face à l'action
des rebelles en Syrie.
Casques
bleus détenus
Quarante-trois Casques bleus de l'ONU
sont détenus depuis plusieurs heures par
un "groupe armé" sur le plateau du Golan
et 81 autres sont bloqués dans deux
localités de cette région, a indiqué ce
jeudi l'ONU.
Les 43 soldats sont originaires de
Fidji tandis que les autres
appartiennent au contingent philippin, a
précisé à l'AFP une source diplomatique.
En plus de la détention de 43 membres
de l'UNDOF, 81 autres Casques bleus sont
"empêchés de quitter leurs positions"
près de deux autres localités du Golan.
L'UNDOF compte quelque 1.200 hommes
de six pays (Inde, Fidji, Philippines,
Irlande, Pays-Bas, Népal).
Source: al-Akhbar+AFP
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