Actualité
Visite surprise du chef de la Sûreté
syrien au Caire. L’Egypte veut être
indépendante
Al Manar
Lundi 17 octobre 2016
Le plus haut responsable des services de
sécurité syriens, le général Ali
Mamlouk, a effectué dimanche une visite
surprise au Caire, la première rendue
publique à l’étranger depuis le début de
la guerre en Syrie, selon les médias
officiels.
Cette visite rarissime du chef de la
Sécurité nationale syrienne, intervient
dans un contexte de tension entre
l’Egypte et l’Arabie saoudite, grand
soutien à l’insurrection en Syrie contre
le pouvoir syrien de Bachar al-Assad.
Le général Mamlouk, dont le service
chapeaute tous les renseignements en
Syrie, « a effectué une visite
officielle d’un jour au Caire sur
invitation de la partie égyptienne », a
indiqué l’agence officielle Sana.
Le responsable syrien, qui apparaît
rarement en public, « a rencontré le
général Khaled Fawzi, vice-chef de la
Sécurité nationale en Egypte, ainsi
d’importants chefs de sécurité », a
encore précisé l’agence.
Ils se sont mis d’accord, d’après
Sana, « sur la coordination des
positions politiques entre le Syrie et
l’Egypte ainsi que sur le renforcement
de la coopération dans la lutte contre
le terrorisme qui frappe les deux
pays ».
La visite intervient deux semaines
après le vote égyptien à l’ONU en faveur
d’une résolution russe sur la Syrie qui
a provoqué l’ire de l’Arabie saoudite,
pourtant allié de l’Egypte d’Abdel
Fattah al-Sissi.
La résolution appelait à la cessation
des hostilités en Syrie mais sans
mentionner les frappes russes.
L’Egypte
veut être indépendante
Expliquant les raisons du coup de
froid entre Le Caire et Riyad, un
journaliste égyptien Ibrahim Issa l’a
attribué aux velléités hégémonistes de
l’Arabie « qui ne supporte pas les
positions souverainistes et
indépendantes de l’Egypte et s’emploie
pour que la position du Caire soit
totalement similaire que celle de
Riyad ».
Lors de son programme télévisé
diffusé sur la chaine « Le Caire et les
gens », Issa a reproché à son pays
d’avoir renoncé ces dernières années
à son rôle avant-gardiste au sein du
monde arabe et « d’avoir suivi les yeux
fermés le salafisme wahhabite », selon
ses termes.
Dans le discours qu’il a prononcé
lors d’un forum organisé par les
forces armées, le président égyptien
Abdel Fattah al-Sissi a assuré que son
pays « suivait une politique
indépendante sur la question syrienne,
insistant sur la nécessité de respecter
la volonté du peuple syrien, de désarmer
les groupuscules extrémistes et de
reconstruire la Syrie.
Commentant la décision de la
compagnie pétrolière saoudienne Aramco
de suspendre la livraison de pétrole
saoudien pour l’Egypte, M. Sissi a nié
qu’elle puisse être une riposte au vote
de son pays à l’Onu.
Sissi a également violemment critiqué
ceux qui selon lui veulent torpiller les
relations de l’Egypte et l’isoler: »
l’Egypte ne se prosternera que devant
Dieu. Nous n’avons aucun problème à
faire face à n’importe quel défi tant
que les Egyptiens forment un seul coeur…
L »indépendance constitue l’honneur, la
noblesse et l’éthique . Quiconque
voudrait avoir une volonté libre devrait
supporer les pressions », a-t-il conclu.
Sources: AFP, Sana,
al-Badil, al-Manar
Le dossier
Egypte
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|