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Déclaration ministérielle:
droit des citoyens libanais de résister
face à Israël
Al-Manar
Photo:
Al-Manar
Samedi 15 mars 2014
Le gouvernement libanais, rassemblant
les deux camps rivaux du pays, a annoncé
samedi avoir adopté sa déclaration
politique après des semaines de blocage
lié à l'épineuse question de la
Résistance islamique.
Un mois après sa formation, le
gouvernement du Premier ministre Tammam
Salam s'est mis d'accord sur un texte de
compromis concernant la résistance armée
contre l'ennemi israélien.
Les ministres Kataeb, Sejaan Azzi, Ramzi
Jreige, Alain Hakim et le ministre de la
justice Achraf Rifi, ont émis des
réserves
La coalition libanaise rivale au bloc du
8 Mars qui comprend le Hezbollah,
le "14 mars", réclamait que le
Hezbollah, qui prône la lutte contre
l'occupation israélienne, ne soit pas
autorisé à agir unilatéralement et que
son action soit conditionnée à un aval
préalable de l'Etat.
Les deux parties sont finalement tombées
d'accord sur un texte qui prévoit qu'"en
vertu de la responsabilité de l'Etat en
matière de sauvegarde de la
souveraineté, de l'indépendance du Liban
et de l'unité de son territoire (...),
le gouvernement souligne le devoir de
l'Etat de libérer par tous les moyens
légitimes".
Le texte souligne : « le devoir de
l'État et ses efforts en vue de la
libération des fermes de Chebaa, des
collines de Kfarchouba et de la partie
libanaise de Ghajar par l'ensemble des
moyens légitimes", ainsi que " le droit
des citoyens libanais à résister à
l'occupation, repousser les agressions
israéliennes et recouvrer les
territoires occupés".
La formule concilie donc les deux
logiques, en glissant l'expression « le
devoir de l'État » dans le texte, sans
omettre le droit à la résistance, et
remplace la formule « le droit du peuple
libanais à résister » par « le droit des
citoyens libanais à résister ».
Par rapport aux déclarations précedentes,
ce compromis ne confie pas explicitement
au Hezbollah la résistance contre
l'ennemi israélien , mais il reconnaît
le droit à recourir aux armes hors de
l'autorité de l'Etat.
Toujours dans le cadre de la sécurité du
pays , le texte indique que " le
gouvernement attache une importance
exceptionnelle pour lutter contre
les actes de terrorisme sous toutes ses
formes et de recourir à tous les moyens
dont dispose l'État afin de renforcer la
capacité des forces armées libanaises et
sécuritaires pour leur permettre
de faire leur. Sans oublier leurs
missions en matière de protection des
frontières du Liban".
Pour ce qui est des élections
présidentielles, le texte estime que "
les défis les plus urgents dont doit
faire face le gouvernement c' est de
créer les conditions nécessaires à la
tenue d'élections présidentielles dans
les délais et dans le respect de la
Constitution ".
Et d'ajouter :''En outre, le
gouvernement s'engage à adopter
une nouvelle loi pour les élections
législatives et compte achever un projet
de loi de décentralisation
administrative et le transmettre au
Parlement pour approbation".
Le président de la Chambre, Nabih Berri,
a convoqué le Parlement à une
séance plénière le 19 et le 20
mars, visant à débattre la déclaration
ministérielle et au vote de confiance.
Réactions du boc du 8 Mars..
Le ministre de l'Industrie du Hezbollah,
Hussein Hajj Hassan, a réitéré que "le
dossier de la Résistance est une affaire
constante, ancrée dans toutes les
déclarations ministérielles."
"Sans l'armée, sans le peuple, et
définitivement sans la Résistance, nous
n'aurions jamais joui de liberté, de
souveraineté ou d'indépendance," a-t-il
maintenu.
Pour sa part, le député Ali Khreiss,
membre du bloc parlementaire de la
Libération et du Développement, a
affirmé que l'élaboration de la
déclaration ministérielle représentait
"un important accomplissement".
"Il faudrait mettre un plan stratégique
et sécuritaire et soutenir les
institutions militaires, en particulier
l'armée libanaise, pour contrôler les
régions qui connaissent souvent des
situations tendues,", a-t-il précisé.
Réaction du bloc du 14 Mars..
Le ministre des Télécommunications,
Boutros Harb, a considéré que la
déclaration ministérielle a consacré
plus d'importance à la Déclaration de
Baabda et à la politique de
distanciation du Liban.
M. Harb, qui s'est exprimé lors d'un
entretien accordé à la Voix du Liban, a
ajouté que "l'omission du triptyque de
la déclaration ministérielle ne signifie
pas l'abstention de riposter à une
éventuelle attaque israélienne mais
octroie plutôt à l'Etat la
responsabilité d'affronter ces
agressions."
"Dès que le Cabinet jouira de la
confiance, il sera doté des capacités de
traiter, autant que possible, les
problèmes," a-t-il conclu, précisant que
la situation à Tripoli sera un point
important à discuter à la table de
dialogue.
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