Actualité
Téhéran hausse le ton et prévient
Washington
contre une intervention en Syrie
Al Manar
Samedi 13 septembre 2014
Au moment où les Etats Unis
s’emploient pour former une coalition
contre la milice jihadiste wahhabite de
l’Etat Islamique (Daesh), Téhéran
affiche ses doutes quant aux intentions
américaines et à leurs réels objectifs.
Selon le secrétaire du Conseil
suprême de la sécurité nationale Ali
Shamkhani, Washington cherche à "violer
la souveraineté des Etats, sous prétexte
de lutter contre le terrorisme", alors
que le président du Parlement iranien,
Ali Larijani, a lancé une mise en garde
contre une intervention militaire
américaine en Syrie.
"Les Etats-Unis jouent avec le feu dans
la région et doivent savoir qu'ils ne
peuvent attaquer la Syrie sous prétexte
de lutter contre l'Etat islamique en
Irak et au Levant (EIIL)", a dit M.
Larijani cité par l'agence ISNA.
Larijani a émis des doutes sur la
capacité des frappes américaines à
éradiquer Daesh dans la région et sur
les intentions des Américains.
« Chaque fois que les
Américains sont incapables de réaliser
leurs objectifs à travers les Nations
Unies ou le Conseil de sécurité, ils
recourent à former une coalition. Comme
ils ont fait ultérieurement en formant
une coalition contre l’Iran, il font de
même avec la Syrie ».
Et Larijani de conclure : « Si
les Etats-Unis pensent pouvoir
déstabiliser la situation intérieure en
Syrie en y effectuant des raids aériens,
ils se trompent, tout ce qu’ils feront
se répercuta contre eux... Ils doivent
savoir que s'ils attaquent les Etats de
la région (...), plus personne ne pourra
contrôler la région et la mèche sera
allumée ».
Même
son de cloche de la part de Shmakhani
qui a accusé Washington de chercher à
"violer la souveraineté des Etats, sous
prétexte de lutter contre le
terrorisme".
"Sous prétexte de lutter contre le
terrorisme, les Etats-Unis veulent
poursuivre leur politique unilatérale et
violer la souveraineté des Etats", a
déclaré Ali Shamkhani, secrétaire du
Conseil suprême de la sécurité
nationale, cité samedi par l'agence
officielle iranienne, IRNA.
"L'action des Etats-Unis vise à
détourner l'attention de l'opinion
publique mondiale du rôle central de ce
pays et de ses alliés dans la création,
l'armement et le développement des
groupes terroristes sous prétexte de
(vouloir) faire tomber le pouvoir légal
en Syrie", a-t-il souligné.
L'Iran, principal allié régional de la
Syrie, accuse les Etats-Unis, certains
pays européens ainsi que l'Arabie
saoudite, le Qatar et la Turquie, de
financer et armer les groupes rebelles
syriens, favorisant ainsi, selon
Téhéran, l'émergence de groupes
jihadistes wahhabites comme l'Etat
islamique ou le Front al-Nosra.
L'Iran, poids lourd de la région,
soutient les gouvernements, syrien et
irakien mais aussi les Kurdes d'Irak
dans leur lutte contre les jihadistes
sunnites.
Le président de la région autonome du
Kurdistan irakien Massoud Barzani a
récemment affirmé que l'Iran avait été
le premier pays à fournir des armes aux
combattants kurdes pour repousser les
jihadistes qui voulaient prendre le
contrôle de la capitale Erbil.
Les Etats-Unis, qui mènent depuis début
août des raids aériens contre Daesh ,
lui ont déclaré la guerre et tentent de
mettre sur pied une coalition
internationale contre ce groupe
extrémiste wahhabite armé responsable
d'atrocités en Irak et en Syrie.
Selon l'agence américaine du
renseignement (CIA), l'EI compte "entre
20.000 et 31.500" combattants en Syrie
et en Irak.
Avec AFP, al-Alam
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