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Nucléaire
iranien: le rôle de Paris en question
Al-Manar
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Al-Manar
Dimanche 10 novembre 2013
A Genève, lors des négociations
multinationales sur le programme
nucléaire iranien, la France est sortie
du bois à plusieurs reprises pour
insister sur les points de blocage, au
risque, faute d'accord, d'apparaître
aussitôt suspect.
La réalité n'est peut-être pas aussi
tranchée. La délégation française s'est
défendue vendredi et samedi d'avoir été
le grain de sable qui a empêché la
conclusion d'un accord. De fait, aucun
des ministres qui s'est exprimé à
l'issue de la réunion n'a incriminé
publiquement la France, comme l'ont fait
en Iran des députés iraniens et des
médias.
A sa sortie de la salle de négociations,
interrogé sur les critiques touchant
Paris, le chef de la diplomatie
allemande Guido Westerwelle a affirmé
qu'il y avait eu "un excellent travail
d'équipe, en particulier entre les
européens". Pressés de questions, son
homologue américain John Kerry, et la
chef de la diplomatie de l'Union
européenne Catherine Ashton, se sont
aussi abstenus de dénoncer la position
française.
Le groupe des six puissances chargées du
dossier iranien "est absolument uni", a
dit le secrétaire d'Etat. "Nous
travaillons très étroitement avec les
Français, nous sommes d'accord avec les
Français sur le fait qu'il y a certaines
questions sur lesquelles il faut
travailler", a-t-il insisté.
Dans la journée cependant, un diplomate
occidental, sous couvert d'anonymat,
avait laissé poindre une certaine
exaspération à l'égard de Paris.
"Les Américains, l'Union européenne
et les Iraniens travaillent
intensivement depuis des mois sur ce
processus et il ne s'agit rien de plus
que d'une tentative de Fabius de se
donner une importance tardivement",
avait-il dit, en évoquant les multiples
interventions publiques du ministre
mettant en garde contre un éventuel
accord au rabais.
Maladresses ?
En l'absence de toute indication sur
les positions et les discussions des uns
et des autres - les six et l'Iran se
sont interdits d'en parler publiquement
pour préserver leurs chances d'aboutir à
un accord -, un jugement sur le rôle
français est difficile à porter.
Selon une source proche des
négociateurs, les Iraniens n'auraient
pas été en mesure, après trois jours de
discussions, d'accepter un texte agréé
par le groupe des six (Etats-Unis,
Russie, France, Grande-Bretagne, Chine,
Allemagne).
Mais on tient le bon bout, ajoute
cette source, en évoquant de très bons
progrès.
La propension de Laurent Fabius à
s'exprimer sur les médias a peut-être
jouer un rôle dans la suspicion à son
encontre. Le fait qu'il soit sorti
samedi soir le premier de la salle de
réunion, qu'il ait été le premier à
annoncer l'impossibilité à ce stade
d'aboutir à un accord, grillant la
politesse à la porte-parole du groupe
des six, Cathy Ashton, a pu aussi jouer
en sa défaveur.
Cet empressement pourrait toutefois
aussi s'expliquer par une volonté bien
terre à terre d'atteindre l'aéroport
avant sa fermeture afin de ne pas passer
une nuit supplémentaire à Genève. Ce
qu'il a réussi à faire.
Tout au long des trois jours, les
Français n'ont eu de cesse de justifier
leur comportement. "Personne ne nous dit
vous êtes trop exigeants" dans les
discussions, a-t-on souligné dans
l'entourage de Laurent Fabius.
Les Français gardent en tête l'échec de
2003-2004 lorqu'un accord international
prévoyant la suspension de
l'enrichissement d'uranium par l'Iran
avait volé en éclats faute d'avoir été
suffisamment sécurisé. Ils n'ont eu de
cesse pour les négociations en cours
d'"élever le niveau de l'accord"
envisagé, même si ce dernier doit être
repoussé dans le temps.
Samedi, l'agence officielle Irna a été
jusqu'à affirmer que le ministre
français "entravait" l'accord entre
l'Iran et les grandes puissances.
Pas question d'avoir des "malentendus"
et des imprécisions "si on veut un
accord crédible pour longtemps",
réplique-t-on à Paris, en balayant les
critiques.
Le
dossier Iran
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