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L'ingérence
inadmissible de Kerry repoussée par le
Liban
Al-Manar
Photo:
Al-Manar
Mardi 5 novembre 2013
Les propos du chef de la diplomatie
américaine sur le Hezbollah prononcés en
Arabie saoudite ne sont pas passées
inaperçues au Liban.
C’est le ministre libanais des affaires
étrangères Adnane Mansour qui est monté
au créneau pour répliquer, qualifiant
ces propos « d’ingérence inadmissible ».
Lors d’un point de presse lundi avec son
homologue saoudien le prince Saoud
al-Fayçal Kerry a dit qu’il ne
faut pas permettre au Hezbollah de
décider de l’avenir du Liban.
« Le diktat venu de l’étranger
n’aura aucun effet sur la scène
libanaise sauf s’il sert à perturber la
stabilité du pays », a indiqué Mansour
au cours d’un entretien télévisé. Et de
conclure : « Le Liban ne peut
supporter aucune immixtion venue de
l’étranger ; la politique intérieure ne
peut être décidée que par les Libanais.
Le Liban n’est sous aucune tutelle ni
occupation. Aucune partie ne peut
décider à la place des Libanais ».
Durant
le point de presse consacré sur la crise
syrienne, les deux responsables
américain et saoudien n’ont eu de mots
que pour l’Iran et le Hezbollah.
Qualifiant « la Syrie de terre occupée
», le chef de la diplomatie saoudien a
estimé que l’Iran ne s’ingère dans les
affaires syriennes que « pour contribuer
avec le régime à nuire au peuple ». Il
s’est interrogé comment on peut lui
donner (à l’Iran) le droit de s’ingérer
dans une guerre civile et d’aider une
partie contre une autre. Bien entendu,
le prince Fayçal n’a évoqué ni de près
ni de loin le rôle saoudien dans la
crise syrienne.
Apres avoir expliqué que les
divergences avec Washington sont d’ordre
tactiques, il a tenu a rappeler que tous
deux sont d’accord que le président
Bachar al-Assad ne doit pas rester au
pouvoir, que la Coalition de
l’opposition est le seul représentant du
peuple syrien, et que l’Iran ne doit pas
posséder d’arme nucléaire qui est une
menace réelle pour le Moyen Orient qui
selon lui devrait être évacuée des armes
de destruction massive.
Force est de constater que le prince
saoudien n’a nullement évoqué l’arsenal
nucléaire israélien.
En réponse, le chef de la diplomatie
américaine a choisi de vanter les
mérites de son hôte saoudien, se disant
en admiration devant la sagesse du
prince Saoud al-Fayçal, et de qualifier
les relations entre son pays et l’Arabie
de « profondes et stratégiques, ..., et
qu’elles se poursuivront jusqu’à
l’infini ».
Sur la Syrie, Kerry a signalé que «
les chances de paix seront bien plus
cursives si la rencontre de Geneve-2 se
tient le plus tôt possible en présence
des représentants crédibles qui
protègent les droits des Syriens dans
les élections prochaines ».
Sur l’Iran, Kerry a tenu à rassurer
les Saoudiens sur les récents contacts
avec l’Iran. Expliquant que le président
américain Barak Obama a ouvert une
fenêtre diplomatique pour que l’Iran
prenne des mesures pour que son
programme nucléaire reste pacifique, il
a tenu à signaler que son pays n’oublie
pas l’attentat perpétré à Alkhoubar, à
l’est de l’Arabie dans les années 90, ni
les complots iraniens dont d’après lui
la tentative d’attentat contre
l’ambassadeur saoudien a Washington , ni
le fait que Téhéran soutient le régime
d’Assad en Syrie.
Curieusement, le diplomate américain
a évoqué le dossier des femmes
saoudiennes qui luttent en Arabie pur
obtenir le droit de conduire des
voitures, signalant que son pays est
attaché a l’idée de l’égalité entre
tous, quelque soit le sexe ou la race. «
Mais cette affaire est laissée a
l’Arabie et c’est à elle de décider »,
a-t-il toutefois signifié.
Il est vrai que le régime saoudien a
toujours joui d’un traitement de faveur
de la part des puissances occidentales,
lui permettant de s’accaparer les causes
arabes en particulier, voire l’Islam en
général.
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