Actualité
Attaques chimiques
:
MSF donne un coup de pouce à
l'opposition syrienne armée ?
Al
Manar
Samedi 24 août 2013
L’ONG Médecins sans frontières est
intervenue dans l’affaire de l’attaque
chimique perpétrée en Syrie mardi
dernier pour soutenir la version
défendue par l’opposition armée syrienne
qui a accusé les autorités syriennes de
l’avoir perpétrée.
Surtout que cette version, ou
certains de ses aspects, est de plus en
plus suspectée, aussi bien en raison des
révélations et découvertes russes et
syriennes que par les témoignages de
médecins experts en la matière
interrogés par la BBC.
Dans un communiqué, MSF assure que
quelque 355 patients "présentant des
symptômes neurotoxiques" sont morts en
Syrie dans trois des hôpitaux aidés par
Médecins sans frontières dans le
gouvernorat de Damas et où, selon
elle, près de 3.600 personnes sont
traitées depuis le 21 août.
Or cette organisation ne se trouve
pas sur place pour que ses chiffres
soient crédibles, d'autant plus
qu'elle dit les tenir du personnel
médical des hôpitaux qui ont accueilli
les victimes, auxquels elle fournit des
médicaments, du matériel médical et un
appui technique.
Il s’agit d’hôpitaux de fortune tenus
par les rebelles et les miliciens.
Et l'ONG française d’ajouter que les
patients ont été soignés avec de
l'atropine, un médicament qu'elle a
fourni pour traiter les symptômes
neurotoxiques. « MSF s'efforce
maintenant de reconstituer les stocks
épuisés des hôpitaux », précise l'ONG.
Bien entendu, l’organisation ne se
donne pas la peine de se demander
pourquoi, étrangement, aucune image
vidéo ni photographie ne montre ce grand
nombre d’infectés dans les hôpitaux.
Symptômes d'un gaz sans nom
De
plus, MSF reprend à son compte les
allégations selon lesquelles les
infectés présentent les symptômes d’une
contamination au gaz sarin, sans le
nommer
« les symptômes qui ont été
rapportés, tels que les convulsions, l'hypersalivation,
les pupilles contractées, la vision
trouble et la détresse respiratoire, le
schéma épidémiologique de cet événement
- caractérisé par l'afflux massif de
patients dans un laps de temps très
court, la provenance des patients et la
contamination des secouristes et du
personnel ayant fourni les premiers
soins - suggèrent fortement l'exposition
massive à un agent neurotoxique »,
dit Bart Janssens, son directeur des
opérations.
Force est de constater que ce
dernier évite de signaler de quel agent
neurotoxique il s’agit. Contrairement
aux différentes sources de l’opposition
syrienne armée. Selon les experts en
armes chimiques, c'est seulement cet
agent que les autorités syrienne
possèderaient .
Pour la BBC: constat
collatéral
On constate aussi que Janssens prend
le soins de parler, soudainement, d’une
contamination des secouristes, celle-là
même dont l’absence avait été constatée
par de nombreux observateurs avisés,
suscitant des doutes quant à la véracité
des assertions de l’opposition armée.
Interrogée par la chaine britannique
BBC, la directrice de l’Institut
finlandais VERIFIN pour identifier les
armes chimiques Paula Vanninen a dit : «
pour le moment, je ne suis pas
totalement persuadée que les gens qui
portent assistance aux victimes ne
portent pas de tenues protectrices ni de
masques. Dans une situation réelle, ils
seraient contaminés et souffriraient des
mêmes symptômes », a-t-elle expliqué.
Quoique
déclarant que quelque chose s’est
surement passé, un expert suisse en
armements chimiques Dr. Jean Pascal
Zanders exclut une contamination à un
neurotoxique : « je n’ai vu aucun
secouriste administrer une anti dote au
gaz neurotoxique, et il semble que les
gens qui apportaient leur aide ne
souffrent d’aucune exposition secondaire
après avoir transporté ou soigné les
victimes ».
Quant au professeur Alexander Kekule
, de l’Institute Medical Microbiology at
Halle University in German il a dit :«
les symptômes n’ont rien à avoir avec
une attaque chimique typique, les
victimes n’affichent aucune souffrance,
ni aucune irritation dans les yeux, dans
le nez ou dans la bouche », a-t-il
également constaté, « Il se peut que
tous les patients aient été brièvement
décontaminés
avec de l'eau, ou de l'eau et du
détergent. Mais l'eau est renversée sur
la poitrine, et non pas sur le visage et
les yeux (du moins dans la vidéo) »,
a-t-il ajouté selon la BBC.
Constat collatéral à propos
de l'article de la BBC: elle a noyé ces
déclarations dans un contexte qui
condamne Damas, recourant à un vicieux
procédé journalistique de manipulation.
La chaine en premier rapporte l'avis
d'un analyste, Hamish De Bretton-Gordon
selon lequel "certains des symptômes
comme la bouche ouverte, le regard de la
mort sculpturale, sont très similaires à
ce que nous avons vu dans Halabja [en
Irak], où des milliers de personnes ont
été tuées par des agents neurotoxiques".
Le douteux timing
Le
soutien de cette ONG intervient au
moment où ce sont les rebelles qui sont
suspectés. En effet, les autorités
syriennes ont apporté la preuve que ce
sont les rebelles syriens qui ont
mené ces attaques chimiques en montrant
les produits chimiques découverts dans
les tunnels des rebelles à Jobar, dans
la Ghouta orientale, et pouvant servir à
des armes.
Alors que la Russie aussi a présenté
des preuves aux membres du Conseil de
sécurité de l’ONU, dont des
photographies satellitaires qui
attestent que les missiles chimiques
avaient été tirés de la ville de Douma,
fief des insurgés dans la Ghouta
orientale, comme l'ont rapporté des
sources arabes pour le journal Assafir .
Interrogée par la télévision
arabophone AlMayadeen, sur les
positions occidentales effrénées sur
l’attaque chimique, le ministre syrien
de l’information Omrane Zoebi s’est
interrogé si elles seront similaires
lorsque la preuve sera apportée que les
attaques ont été commises par les
rebelles.
Selon lui, aussi bien les deux
attaques que toute la campagne soulevée
autour avaient pour but d’encombrer les
autorités syriennes pour arrêter la
campagne militaire « Bouclier de la cité
» que l’armée syrienne comptait mener
dans ces deux Ghoutas.
Peine perdue, la bataille fait rage
ces heures-ci au cœur de Jobar !
Le
dossier Syrie
Les dernières mises à jour
|