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Qui est le front
al-Nosra : là est la question
Al-Manar
Vendredi 11 janvier
2013 La milice du front alNosra, ou
jabhat al-Nosra qui est la plus armée,
la plus organisée, la plus entrainée, la
plus disséminée sur l’ensemble du sol
syrien et la plus riche et la plus
criminelle surtout soulève bien des
questions sur son véritable identité et
ses origines.
Inscrite sur la liste des
organisations terroristes par
Washington, les Américains seraient
persuadés qu’elle est liée à Al-Qaïda en
Irak (AQI). Nombreux sont les médias qui
l’assurent aussi.
Mais certains sites liés aux services
de renseignements occidentaux opèrent
une certaine différence. Comme c’est le
cas d’Intelligence online qui n’exclut
pas les liens de ce groupuscule avec
Al-Qaïda, mais révèle que
c’est l’Arabie saoudite qui l’a fondé
via son chef des renseignements le
prince Bandar Ben Sultane, surtout que
celui-ci entretient des liens étroits
avec les milices armées en Irak. Le site
renvoie son information à des documents
top secrets qui auraient été exfiltrés
du ministère saoudien de l’intérieur et
qui révèlent l’existence d’un
responsable militaire saoudien chargé
d’approvisionner les groupuscules armés
en Syrie en fonds et en armes.
Le front al-Nosra bras armé
des Frères Musulmans
Or il existe une autre version sur
l’identité du front al-Nosrat et les
parties qui l’ont fondé, et qui nie
catégoriquement ses liaisons à la
nébuleuse d’Al-Qaïda, quoique le
porte-parole de cette dernière Ayman Al-Zawahiri
se soit affiché pour lui marquer son
soutien sur la chaine de télévision
qatarie al-Jazira.
Le journaliste libanais vivant en
France Nidal Hmadé relate cette version
à la foi de « sources informées de ce
dossier », comme il le signale, et selon
lesquelles le front al-Nosra a été fondé
en Turquie, par le commandement des
Frères Musulmans syriens, et en
particulier son vice-secrétaire général
Farouk Tayfour. Celui-ci étant est
considéré comme le véritable chef de la
confrérie du fait d’avoir fait partie de
l’avant-garde qui a participé à la
bataille de Hama en 1981.
Hmadé assure que les chefs de terrain
du front al-Nosra prennent leurs
directives du bureau de Tayfour situé à
Istanbul et d’une cellule d’opérations
installée sur la frontière entre la
Turquie et la Syrie.
Cette
version est corroborée par les faits sur
le terrain, sachant que la circulation
des éléments de la Jabhat, via la
frontière avec la Turquie se fait sans
aucun encombrement des autorités
turques. Certaines opérations se sont
faites littéralement via les frontières
turques, comme c’est le cas de l’attaque
contre la localité syrienne limitrophe
de Ra’s el-Aïn, dans le gouvernorat a
majorité kurde de Hassaké.
Et des officiers occidentaux
aussi
Toujours selon les sources de Hmadé,
la milice qui accueille dans ses rangs
des djihadistes étrangers, compte des
officiers français, américains, qataris
et Turcs, comme l’a révélé le journal
satirique français Le canard enchainé.
Linformation peut sembler paradoxale car
elle va à l’encontre de l’inscription de
la milice sur la liste américaine des
organisations terroristes.
Pour expliquer cette décision, Hémadé
estime que les Etats-Unis ont fait
exprès d’inscrire le front al-Nosra sur
leur liste des terroristes, parce qu’ils
voulaient voir la réaction des Frères
Musulmans et des groupes politiques
représentés au sein du Conseil nationale
syrien (CNS) et qu’ils ont eu gain de
cause lorsque les chefs du CNS, George
Sabra et de la coalition Maaz el-Khatib
sont montés au créneau pour la
critiquer.
Il s’agirait donc d’un leurre américain
tendu pour les opposants syriens, qui
auraient caché leur soutien tacite à la
milice. Ce qui n’explique pas la
présence des officiers occidentaux dans
ses rangs.
La couverture d’Al-Qaïda pour
les massacres et les crimes
Plausiblement,
l’explication pourrait se trouver dans
la quête de la raison pour laquelle les
FM (et tous les Occidentaux avec)
évitent de revendiquer publiquement
cette milice.
Il est clair que la confrérie opte
pour une bataille sans merci avec le
régime syrien, via les massacres
sanguinaires et les liquidations
perpétrées contre ses symboles, ses
partisans et sympathisants, sans compter
ses militaires et éléments des forces de
sécurité. Or pour évité d'être
incriminée au cas où le régime syrien
résiste aux velléités de le renverser,
il lui serait donc préférable de les
attribuer à une certaine Jabhat al-Nosra,
liée à Al-Qaida, une nébuleuse qui se
fait un plaisir de revendiquer les actes
les plus meurtriers, tant que ce sont
des djihadistes qui les commettent.
Au cas où le régime tombe, ce
groupuscule devrait changer de nom ou
disparaitre tout court.
Charia contre Israël et
pétrole
Le
mois de décembre dernier, le chef du
front al-Nisra Abou Mohammad Joulani a
été claire sur ses intentions en
déclarant que son groupuscule compte
s’emparer du pouvoir, et qu’il a pour
objectif d’instaurer en Syrie le
califat.
Nombreux sont les partis politiques
islamistes dont les Frères Musulmans et
al-Tahrir, qui disent s’attendre à ce
que le front al-Nosra réalise cet
objectif. Selon le spécialiste français
de la Syrie et du Liban et maitre de
conférences à l’université de Lyon
Fabrice Blanche, al-Nosra n’est pas
venue en Syrie pour partir.
Mais ce qu’il ne dit pas est que les
dirigeants occidentaux semblent tout à
fait dans le coup. L’accord serait
d’ores et déjà conclu : charia contre la
sécurité d’Israël et le pétrole. Le chef
de la diplomatie français Alain Juppé
l’aurait laissé entendre, un 16 avril
2011, lors d’une conférence dans
l’Institut arabe à Paris !
Le
dossier Syrie
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