Actualité
Condition
de Poutine:
contrôle sur l’arsenal chimique syrien
sauf ...
Al
Manar
Mardi 10 septembre 2013
Le président russe Vladimir Poutine a
estimé mardi que les Etats-Unis devaient
renoncer au recours à la force en Syrie
pour rendre efficace l'initiative russe
de placer sous contrôle international
les armes chimiques dans ce pays.
"Tout cela a un sens et pourra
fonctionner si la partie américaine et
tous ceux qui la soutiennent renoncent
au recours à la force", a déclaré le
président selon la télévision russe.
"Il est difficile de contraindre la
Syrie ou un autre pays à se désarmer de
façon unilatérale s'il y a une action
militaire en préparation contre ce
pays", a-t-il ajouté.
"Il est de notoriété publique que la
Syrie dispose d'un arsenal d'armes
chimiques et les Syriens l'ont toujours
considéré comme une alternative aux
armes nucléaires d'Israël", a déclaré le
président russe.
"La position de la Russie sur cette
question est bien connue: nous sommes
contre la prolifération d'armes de
destruction massive, chimique ou
nucléaire", a-t-il ajouté.
La Russie a provoqué un coup de théâtre
lundi en annonçant avoir proposé à ses
alliés syriens de placer leur stock
d'armes chimiques sous contrôle
international et de le détruire, une
proposition acceptée par Damas
directement.
"Nous allons travailler ensemble avec les Syriens, avec nos
partenaires américains", a poursuivi M.
Poutine.
"J'espère que ce sera un pas en avant vers un règlement pacifique
de la crise", a-t-il ajouté.
Le
Sénat américain sensible
A Washington, la classe politique a
semblé être sensible à cette initiative
qui éloigner la perspective de frappes
contre la Syrie.
Surtout le Sénat américain qui a révélé
travailler sur une nouvelle résolution
sur la Syrie qui n’autorise le recours à
la force en Syrie que seulement en cas
d'échec du plan russe visant à sécuriser
les armes chimiques syriennes.
Deux sources sénatoriales ont confirmé à
l'AFP qu'un groupe d'élus, démocrates et
républicains, était en train d'élaborer
un texte qui prendrait en compte la
proposition russe formulée lundi et
mettrait en place une date limite pour
la mise sous contrôle international de
l'arsenal d'armes chimiques syriennes.
"L'autorisation du recours à la force
serait conditionnelle, et serait
déclenchée seulement en cas d'échec du
plan russe", a indiqué une source. "Il y
aura une date limite spécifique pour que
le Conseil de sécurité de l'ONU vote une
résolution, et une date limite séparée
pour que les inspecteurs vérifient que
les Syriens ont bien transféré leurs
armes chimiques".
Si ces deux conditions n'étaient pas
remplies avant les dates limites
spécifiées, l'autorisation serait alors
donnée au président de frapper la Syrie.
Selon la même source, le Sénat
appellerait l'ONU à voter une résolution
qui inclurait un processus d'inspection,
un accès total à tous les sites d'armes
de destruction massive, des garanties
pour la libre circulation des
inspecteurs, des mesures immédiates pour
qu'Assad commence à transférer sous
contrôle international son arsenal, et
des "conséquences claires", selon une
source, en cas de non-respect de ces
conditions.
La version finale était encore en train
d'être rédigée mardi, et de nombreux
détails pourraient encore changer au fur
et à mesure des négociations.
Les huit membres du groupe de travail
incluraient notamment les républicains
John McCain et Lindsey Graham, partisans
de frappes, et les démocrates Robert
Menendez, président de la commission des
Affaires étrangères, et Chris Coons,
membre de cette commission.
Un premier vote de procédure devait
avoir lieu mercredi au Sénat sur une
résolution qui aurait limité à 60 jours,
prolongeables à 90 jours, toute
intervention en Syrie, et sans troupes
au sol.
Mais ce vote a été brusquement reporté
lundi par le chef de la majorité
démocrate, Harry Reid, sans qu'une
nouvelle date n’ait été fixée. Barack
Obama a indiqué lundi qu'il ne pensait
pas que le Congrès voterait "dans un
avenir immédiat".
Le plan russe a suscité un espoir
prudent au Capitole alors que, dans la
journée de lundi, les chances de succès
de la résolution sénatoriale
paraissaient de plus en plus maigres.
"La diplomatie est évidemment toujours
une meilleure solution qu'une
intervention militaire, mais je reste un
peu sceptique par rapport à ceux qui
sont impliqués dans les discussions
diplomatiques aujourd'hui", a déclaré
John Boehner, le président républicain
de la Chambre des représentants,
partisan de frappes.
"Il faut qu'on appuie sur +Pause+ pour
un petit moment, pour que la Maison
Blanche puisse discerner s'il y a une
quelconque crédibilité dans cette
proposition", a dit le sénateur
républicain Bob Corker, qui avait
étroitement contribué à élaborer la
résolution sénatoriale.
De son côté, le chef de la minorité
républicaine du Sénat, Mitch McConnell,
a annoncé qu'il voterait contre
l'autorisation de frappes en Syrie, tout
en notant que la nouvelle voie
diplomatique méritait d'être "explorée".
Supplications
des chefs de rebelles
Cette tendance du Congrès américain
va surement décevoir les rebelles
syriens qui ont très mal vu la
proposition russe et le consentement de
principe américain qui s’en est suivi.
“Le Congrès américain doit approuver des
frappes contre le régime syrien afin de
"restreindre les capacités
destructrices" de Bachar al-Assad,
appellent les chefs de la rébellion
syrienne dans une tribune mardi dans le
Washington Post.
"S'il vous plaît, autorisez le président
Obama à agir contre Assad et à le
stopper sur son chemin de mort",
implorent Ahmad Jarba, le chef de la
coalition nationale syrienne, et Selim
Idriss, le chef d'état-major de l'Armée
syrienne libre (ASL).
Pour les deux chefs rebelles,
"l'histoire montre qu'Assad ne comprend
que les feux verts ou les feux rouges,
et rien entre les deux".
Jusqu'à maintenant, "les
tergiversations des pays les plus
puissants du monde ont renforcé non
seulement le régime brutal d'Assad mais
aussi les desseins extrémistes de
terroristes de type d'al-Qaïda infiltrés
en Syrie depuis l'est", c'est-à-dire
l'Irak, ajoutent-t-ils.
"Ils ne combattent pas seulement Assad
mais, plus grave, ceux qui s'opposent à
Assad", prétendent Ahmad Jarba et Selim
Idriss.
Discours
d'Obama: changement
Suite à cette décision du Congrès, le
contenu du discours du président
américain attendu ce mardi soir
(21H01=01H01 GMT mercredi), devrait
également changer.
Alors qu’il aurait dû tenter de
rallier les Américains au principe de
frappes contre la Syrie, il va prendre
acte d'une possible avancée diplomatique
dans le dossier syrien, estime son
porte-parole mais continuera à défendre
une réaction à l'usage d'armes chimiques
dans son discours solennel prévu en
soirée.
"Le président pense qu'il faut réagir
aux violations éhontées par la Syrie de
l'interdiction des armes chimiques",
mais il "notera aussi qu'il existe des
progrès potentiels sur le front
diplomatique" avec la proposition russe,
acceptée par Damas, de placer l'arsenal
chimique syrien sous contrôle
international, a précisé M. Jay Carney
sur la télévision MSNBC.
Comme M. Obama dans des entretiens
télévisés la veille, M. Carney a
attribué cette évolution apparente de
l'attitude de Damas, qu'il a qualifiée
de "développement potentiellement
positif", aux pressions exercées par les
Etats-Unis.
"Ce à quoi nous assistons avec la proposition russe et la réaction
syrienne n'a eu lieu qu'à cause de la
menace sérieuse d'une opération
militaire américaine", a-t-il assuré.
M. Carney a toutefois appelé à la prudence. "Nous devons être
certains que les Syriens sont sérieux et
qu'ils feront suivre d'effet leur
engagement à renoncer à un stock d'armes
chimiques qu'ils conservent depuis des
décennies", a-t-il expliqué.
"Donc les raisons d'être sceptique sont nombreuses (...) Nous
devons être prudents mais nous devons
continuer" à explorer cette voie, a
encore dit M. Carney.
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dossier Syrie
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