Iran
Téhéran va créer
une bombe au plutonium ?
Al
Manar
Vendredi 9 août 2013
Dès l'été prochain, l'Iran pourrait
commencer la production de plutonium de
qualité militaire, écrit mercredi 7 août
le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Autrement dit, il a trouvé un nouveau
moyen pour créer la bombe nucléaire,
affirment les dirigeants américains et
européens. Auparavant, les Etats-Unis et
d'autres pays de l'UE suivaient avant
tout le vaste programme d'enrichissement
d'uranium de l'Iran. Mais actuellement,
l'Occident est surtout préoccupé par la
possibilité que les chercheurs iraniens
utilisent un réacteur à eau lourde pour
obtenir du plutonium de qualité
militaire.
Un réacteur de ce type d'une capacité
de 40 MW est en cours de construction
dans la ville d'Arak, au nord-ouest du
pays. Le combustible généré par ce
réacteur, de même que l'uranium enrichi,
peut servir de matière première pour
fabriquer une ogive. Les forces
nucléaires de l'Inde, du Pakistan et de
la Corée du Nord ont été créées à base
de plutonium. Selon les dirigeants
américains et européens, le réacteur
d'Arak serait capable de fabriquer une
quantité de plutonium suffisante pour
fabriquer deux bombes nucléaires chaque
année.
On ne peut pas dire que l'Agence
internationale de l'énergie atomique
(AIEA) siégeant à Vienne a été prise au
dépourvu. Téhéran l'avait tenu informée
de la construction et même annoncé qu'il
avait l'intention de mettre le site en
service durant le second semestre 2014.
L'Iran a également expliqué que le
réacteur n'était pas destiné à des fins
militaires, mais à la production
d'isotopes utilisés dans la médecine.
Néanmoins, Washington et Vienne
tirent la sonnette d'alarme. Pourquoi?
Dans quelle mesure le fait que l'Iran
s'approche de son objectif – une bombe
nucléaire élaborée de manière
alternative est-il réaliste? Beaucoup
d'experts en doute. Par exemple, Olli
Heinonen, ex-chef des inspecteurs de
l'AIEA, déclare que l'Iran ne pourrait
pas obtenir une quantité conséquente de
plutonium avant 2016.
La nouvelle version concernant les
ambitions iraniennes est devenue un
sujet de débats aux USA et en Europe au
moment où le président iranien Hassan
Rohani tente de faire lever les
sanctions.
"Nous coopérerons sur le programme
nucléaire et entamerons un dialogue
sérieux et constructif avec la
communauté internationale, a-t-il
déclaré hier. L'Iran a beaucoup de
volonté politique pour régler le
problème nucléaire en conservant les
droits du pays et en cherchant à
répondre aux préoccupations de l'autre
partie."
Washington a positivement réagi aux
signaux du président Rohani. "Si le
nouveau gouvernement iranien prenait au
sérieux l'accomplissement de ses
engagements internationaux et cherchait
une solution pacifique au problème, il
trouverait un partenaire bienveillant en
la personne de l'Amérique", a déclaré le
porte-parole de la Maison blanche Jay
Carney.
Par ailleurs, l'entité sioniste est
"extrêmement inquiet de l'aspiration
américaine aux négociations directes
avec Téhéran", a déclaré hier un haut
fonctionnaire de Tel-Aviv. Il doute que
l'administration américaine tiendra son
engagement d'empêcher l'Iran "à tout
prix" de se doter d'une arme nucléaire.
La tactique d'Obama en Syrie montre
que l'entité sioniste ne peut pas
compter sur les promesses des
Etats-Unis. Pour cette raison, pourrait
attaquer l'Iran sans le soutien des
Américains. Il a déjà détruit à deux
reprises des réacteurs au Moyen-Orient
avant que ces derniers ne commencent à
produire du plutonium. La probabilité
d'une opération contre le site d'Arak
est d'autant plus grande qu'il est plus
vulnérable aux bombardements que les
usines d'enrichissement d'uranium de
Natanz et de Qom. Mais Tel-Aviv souhaite
éviter que l'opération contre le site
d'Arak entraîne une pollution de
l'environnement à grande échelle. C'est
la raison pour laquelle l'opération
devra être menée avant que le
combustible nucléaire soit introduit
dans le réacteur.
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