L’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération
en Europe) a publié un document sur l’antisémitisme en Europe au mois de
juillet, en collaboration avec l’EUMC (Observatoire européen des phénomènes
racistes et xénophobes).
Ce dernier est une agence de l’Union européenne basée à Vienne, dont le
budget est alloué par le Parlement européen. Pour la rédaction de ce
rapport, les auteurs ont consulté des organisations juives, dont le Congrès
juif européen (auquel le CRIF est affilié) et son alter ego aux Etats-Unis,
l’American Jewish Committee. Il n’a pourtant pas consulté la Fédération
des Juifs européens pour une paix juste (JEPJ, à laquelle l’UJFP est affilié),
bien que ce dernier soit quand même un peu plus européen que l’American
Jewish Committee. Dans son rapport, l’OSCE et l’EUMC incluent dans leur définition
de l’antisémitisme des propos haineux qui visent « l’Etat d’Israël, vu
comme une collectivité juive ». Ils affirment que l’antisémitisme peut
s’exprimer dans le fait de « dénoncer l’existence de l’Etat d’Israël
comme un projet à caractère raciste ». Puis le bouquet final, ils proposent
aux dirigeants européens de considérer comme antisémite le fait «
d’appliquer à l’Etat d’Israël des critères beaucoup plus exigeants
qu’à l’égard de toute autre nation démocratique ». L’ambassadeur israélien
à Bruxelles n’aurait pas pu écrire un document plus complaisant envers son
pays. Et pourtant, il s’agit de la discrimination en Europe, examinée par
les soins d’un organisme qui devait se préoccuper des phénomènes racistes
et xénophobes, pas sur la politique israélienne ou des critiques qu’on
pourrait lui faire. Pour combler les lacunes béantes qui paraissent dans ce
rapport, la Fédération JEPJ a envoyé une réponse à l’EUMC le 13 octobre.
Les Juifs européens pour une paix juste est en droit de soumettre un mémoire
à l’EUMC en tant qu’organisme juif représentatif, car il regroupe plus de
quinze associations dans dix pays. Puis les JEPJ sont un peu moins complaisants
avec l’Etat d’Israël, il faut le dire.
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