Palestine - Solidarité

   



L'information est une arme au service de la paix. Sa diffusion est un acte de résistance
Les médias occidentaux ont toujours accepté les versions de l'armée israélienne et fermant les oreilles 
aux autres sources

Journal  des  Palestiniens

N° 147      31-10 au 06-11   

Par  M.Lemaire
Ce journal est obtenu par la lecture journalière des journaux en ligne (Afp- ats - Ap - Reuters ainsi que les sources d'informations de la résistance). ensuite patiemment fais les recoupements...
 
Vous retrouverez ce journal 
ainsi que
b)  dans  la rubrique "Le journal des Palestiniens" sur le site "Palestine, le secret dévoilé" : http://www.palestinefr.net/jop.php
c) Le "Journal des Palestiniens " est  également visible dès maintenant sur le site http://www.aredam.net
 
Si vous voulez-me contacter ou obtenir le Journal par mail une seule adresse : lemaire.marcus@skynet.be
Le signe # veut dire : important (a mes yeux) :
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Editorial

Bonjour

Le 31-10, dans un discours prononcé à la Knesset, Sharon exige "une vraie guerre contre le terrorisme " les Palestiniens devront lancer une vraie guerre interne contre la terreur (lire contre les résistants) en préalable à la reprise de négociations de paix. Il poursuit "Cette exigence, est incontournable"

Il termine "La communauté internationale est unanime pour demander à l'Autorité palestinienne de se conformer à tous ses engagements, au premier rang desquels figurent le désarmement des organisations terroristes et la prévention des attentats contre Israël."

Et l’exécute lui-même … comme on va pouvoir le comprendre.

Ce même 31-10, la Palestine & Israël décident de mettre un terme aux hostilités, un accord a été conclu après des discussions arbitrées par des négociateurs américains, déclare Nabil Abou Rdeneh, proche conseiller du président Mahmoud Abbas.

Cependant cette annonce ne semble pas être comprise de la même façon en Israël : Un responsable du gouvernement israélien a indiqué que rien d'officiel n'avait été décidé….

Et en effet, l'accord semblait caduque avant même d'avoir été officialisé, l'opération israélienne à Qabatiyeh, ou sont assassinés 2 nouveaux résistants, était là pour confirmer que ce n’était qu’une trêve pour de permettre à l’armée d’occupation de reprendre son second souffle.

Et le carrousel diplomatique se remet à tourner ….

L'Autorité palestinienne appelle les États-Unis à œuvrer auprès d'Israël pour obtenir un " cessez-le-feu immédiat " et un arrêt des raids aériens sur la bande de Gaza.

Moushir al-Masri (Hamas) affirme : "La trêve est censée être réciproque et non être respectée par une seule partie", face à l'escalade israélienne, personne ne doit rêver qu'il y aura une prochaine trêve"

"En perpétrant ses crimes et en faisant couler le sang palestinien, l'ennemi a vidé la trêve de son sens et a prouvé qu'il était sans foi ni loi et rappelle : "Pour l'heure, Israël poursuit ses agressions, mais s'il les arrête nous pourrons envisager une reconduction de la trêve, à condition que nos exigences soient satisfaites", "rien de tout cela n'a été fait et il a ajouté: "Nous n'allons pas offrir l'accalmie sans contrepartie."

Et pendant ce temps là, l'aviation israélienne assassine d'un tir de missile, Hassan Madhoun et  Faouzi Abou Kara (2 résistants) dans le camp de réfugiés de Jebaliya. (un 3eme meurt 2 jours plus tard)

Le Hamas réagi immédiatement: "Israël a déclenché une guerre avec cet assassinat et paiera un lourd tribut".

Sami Abou Zouhri, indique que son mouvement a le droit de "riposter au crime n'importe où, n'importe comment et n'importe quand"."Israël se repentira de ce crime et nous répondrons au sang par le sang. La guerre est le seul langage que l'ennemi comprenne.

Et conclu par un appel : "Nous demandons à l'Autorité palestinienne de soutenir la résistance et non de condamner les groupes de résistance palestiniens"

Bref l’occupation continue de plus belle, le peuple souffre de faim, de soif de reconnaissance. 

Pendant ce temps là,  les morts palestiniens succèdent aux morts palestiniens.

Mais il ne faut pas perdre espoir.

Cathy & Marc


                                   31-10 au 06-11 :   Peuple Palestinien  : 6 tués   -  24 blessés

Sommaire : 
1Politique Palestinienne (en Palestine toujours occupée)
2 Politique Israélienne

3 Politique internationale des territoires occupés 

4 La Palestine en chiffre & au jour le jour
Détails par région :
Décompte des pertes humaines
5-1 "Nabil Al-Mazzawi filmait l'un des soldats israéliens

6 Les brèves

6-1  : Réclamer la fin des bangs supersoniques
6-2 : Les gravats des implantations de la bande de Gaza serviront à construire de nouvelles routes

6-3 : Les implantations illégales

6-4 : diviser la Cisjordanie en trois cantons

7 Dossier
7-1 Point de vue de  Georges Corm : " L'incompréhension est visible "
7-2 Point de vue de I'tiraf Rimawi : La mentalité sioniste et la prétendue paix !
7-3 Point de vue de Ali Huwaydi : Que veulent les réfugiés Palestiniens du Liban ?

1  Politique Palestinienne 
1-1  Processus de paix :

31-10

(AP)

# Le ministre des Affaires étrangères Nasser Al-Kidwa parlant du  retrait de la Bande de Gaza "' Le retrait est un développement positif, mais rien n'a changé quant au statut légal de Gaza", "Israël contrôle encore les accès internationaux de Gaza, les ressources, etc." " Son intervention dans la vie des habitants de Gaza se poursuit"

En cas de non-résolution de ces problèmes, la Bande de Gaza " restera une grande prison pour ses habitants " a-t-il terminé.

AP

31-10

# La Palestine & Israël ont conclu  un accord de trêve informel

La Palestine & Israël ont décidé de mettre un terme aux hostilités, a déclaré Nabil Abou Rdeneh, proche conseiller du président Mahmoud Abbas.

Cet accord a été conclu après des discussions arbitrées par des négociateurs américains.

Cependant : Un responsable du gouvernement israélien a indiqué que rien d'officiel n'avait été décidé….

AP

02-11

Et en effet, l'accord semblait caduque avant même d'avoir été officialisé

Les différentes factions palestiniennes, devaient se réunir dimanche soir, mais l'opération israélienne à Qabatiyeh fait planer le doute sur cette réunion.

AP 

 

 01-11

 

M. Abbas a exprimé l'espoir que le point de passage de Rafah, entre la bande de Gaza et l'Egypte, serait rouvert "bientôt afin de permettre d'ouvrir une fenêtre sur le monde pour notre peuple".

 01-11
Abou Roudeina a appelé les factions à continuer leur engagement vers la trêve et ne donner pas des excuses à Israël pour ses agressions.
# Rappel : L'Autorité palestinienne avait appelé samedi les États-Unis à œuvrer auprès d'Israël pour obtenir un " cessez-le-feu immédiat " et un arrêt des raids aériens sur la bande de Gaza.

02-11

#  Moushir al-Masri (l'un de ses principaux dirigeants &  porte-parole du Hamas)  affirme : "La trêve est censée être réciproque et non être respectée par une seule partie", "face à l'escalade israélienne, personne ne doit rêver qu'il y aura une prochaine trêve"

"En perpétrant ses crimes et en faisant couler le sang palestinien, l'ennemi a vidé la trêve de son sens et prouvé qu'il était sans foi ni loi",

03-11

Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne a affirmé que "le calme doit être rétabli et que tous les affrontements qui ont éclaté ici et là doivent cesser, ce n'est qu'alors que la situation s'améliorera".

AP 

 

 

1-2 Les grandes manoeuvres

 

31-10

Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Rudeina, a déclaré une interview avec la chaîne d'Al Jazzera, que les organisations palestiniennes étaient engagées dans la trêve et Israël devrait arrêter ses raids et attaques dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.
" Les efforts et les contacts de ces dernières 24 heures entre Israël, les États-Unis et l'Autorité palestinienne ont réussi à stopper l'escalade ", a déclaré Abou Roudeina. " Ce que nous voulons maintenant, c'est maintenir l'accalmie, stopper le conflit armé pour créer les conditions propices au règlement des questions en suspens entre les deux parties ", a-t-il ajouté.

Nb : Lors d'une conversation téléphonique avec la secrétaire d'Etat américaine Rice, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas avait demandé une ''intervention immédiate'' des Etats-Unis afin de mettre un terme à ''l'agressivité israélienne dans les territoires palestiniens

(Al Jazzera)

 

02-11

A la suite de la reprise des opérations de liquidations ciblées par l'armée israélienne, le Hamas a annoncé qu'il ne prolongerait pas l'accord interpalestinien  de trêve informelle observée depuis neuf mois par les résistants (qui expire fin 2005), si Israël n'arrêtait pas ses attaques et ne libérait pas des milliers de détenus

Nb : La libération des prisonniers est l'une des principales exigences des résistants.

(afp- 18h07)

02-11

Moushir al-Masri  rappele : Le  Hamas a affirmé que "l'accalmie" relative observée depuis neuf mois était "conditionnée à la "cessation des agressions, des incursions et des assassinats, des confiscations de terres" et qu'il exigeait la libération de tous les prisonniers détenus dans les prisons israéliennes, de tous les prisonniers"

Or, "Pour l'heure, Israël poursuit ses agressions, mais s'il les arrête nous pourrons envisager une reconduction de la trêve, à condition que nos exigences soient satisfaites", "rien de tout cela n'a été fait et il a ajouté: "Nous n'allons pas offrir l'accalmie sans contrepartie."

Il a réaffirmé que le Hamas réclamait la "cessation des agressions, des incursions et des assassinats, des confiscations de terres" et qu'il exigeait la libération des milliers de détenus dans les prisons israéliennes.

03-11

Le Hamas fixe ses conditions au respect de la trêve  

"Nous n'allons pas offrir l'accalmie sans contre-partie. Le prix est la libération de notre peuple détenu en Israël et la fin de l'agression israélienne", a-t-il insisté.

(afp-18h15 & Reuters) )

1-3 Sur le terrain

01-11

# L'aviation israélienne a assassiné d'un tir de missile, Hassan Madhoun et de Faouzi Abou Kara (2 résistants) dans le camp de réfugiés de Jebaliya, (Bande de Gaza)

01-11

Le Hamas a immédiatement réagi : "Israël a déclenché une guerre avec cet assassinat et paiera un lourd tribut"

"On ne peut plus d'aucune façon parler d'une période d'accalmie face à ces crimes",

Le principal porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a indiqué que son mouvement avait le droit de "riposter au crime n'importe où, n'importe comment et n'importe quand"."Israël se repentira de ce crime et nous répondrons au sang par le sang. La guerre est le seul langage que l'ennemi comprenne

Et conclu par un appel : "Nous demandons à l'Autorité palestinienne de soutenir la résistance et non de condamner les groupes palestiniens"

(afp- 16h22)
01-11

Le Djihad a indiqué dans un tract qu'il n'y aurait pas de paix pour les résidents israéliens dans le sud d'Israël après la mort de ces hommes, et a appelé à une réunion du comité afin de discuter des mesures à prendre pour confronter les attaques israéliennes contre les Palestiniens.

1-4 Gouvernement cherche coalition désespérement... 

03-11

L'Autorité autonome espère que la participation au scrutin du Hama l'amènera à déposer les armes. "Les armes que nous avons marquées de notre sang ne seront remises qu'à nos fils", a affirmé Zahar.

(afp- 16h22)


2  Politique Israélienne
2-1 Processus de paix

31-10

#  Dans un discours prononcé à la Knesset (parlement), Sharon exige "une vraie guerre contre le terrorisme " les Palestiniens  devront lancent une vraie guerre interne contre la terreur (lire contre les résistants en préalable à la reprise de négociations de paix.

"Cette exigence, est incontournable"

"La communauté internationale est unanime pour demander à l'Autorité palestinienne de se conformer à tous ses engagements, au premier rang desquels figurent le désarmement des organisations terroristes et la prévention des attentats contre Israël."

NB : Le texte, parrainé par le "quartet" des médiateurs internationaux (Onu, Etats-Unis, Union européenne et Russie), prône par cependant en contre partie le gel du développement des colonies juives...

(Reuters) .

01-11

Sharon a réaffirmé que toute avancée dans le processus de paix était conditionnée au désarmement des résistants palestiniens.

"Nous n'avons aucune intention de faire souffrir la population palestinienne mais les Palestiniens doivent comprendre que seul un combat déterminé contre les résistants, y compris le démantèlement de ses organisations, assurera le calme auquel nous aspirons tous",

(afp- 16h22)

2-2 Des Canons ... pas du beurre

30-10

(AFP)

L’armée israélienne a déployé une nouvelle batterie d'artillerie près de Nir Yitzhak, face au secteur sud de la bande de Gaza, a indiqué son porte-parole.

Une première batterie avait été précédemment déployée plus au nord, prés de Nahal Oz.

2-3 Sur le terrain

01-11

#  Israël a approuvé un accord conclu avec l'Egypte prévoyant la réouverture du terminal de Rafah, seul point de passage permettant aux Palestiniens d'entrer ou de sortir de la bande de Gaza sans passer par Israël.

L'accord autorise le déploiement d'observateurs de l'Union européenne (UE) dans le terminal afin de superviser le passage des voyageurs

(afp- 16h22)

2-4 Les grandes manœuvres

 

 

03-11
Des habitants du Neguev occidental (localités proches de la bande de Gaza) ont fait savoir qu'ils souhaitaient quitter la région en raison de tirs répétés de roquettes depuis la bande de Gaza, rapporte Haaretz.
 
 

 

2-5 Gouvernement cherche coalition désespérement... 

31-10

Sharon, souhaite nommer aux Finances son bras droit, le vice-Premier ministre Ehud Olmert, en remplacement de son rival Netanyahu.

Sharon sollicite en outre l'approbation du Parlement pour installer deux de ses alliés politiques, Zeev Boïm et Roni Bar-On, respectivement aux ministères de l'Immigration et du Commerce.

31-10

Yisraël Maïmon, chef de cabinet de Sharon, a exclu que le gouvernement démissionne en cas de mise en minorité. "Ce gouvernement est censé durer jusqu'en novembre 2006", avait-il souligné en ajoutant que l'intention du Premier ministre n'était pas de provoquer une élection anticipée.

2-6 Pays corrompu cherche …

03-11

Selon le contrôleur de l'Etat, le juge Micha Lindenstrauss, s'exprimant devant la commission parlementaire de contrôle de l'Etat , 7 graves affaires de malversations au sein du service public, sont actuellement examinées par son bureau.

Il a exprimé sa "vive inquiétude" soulignant que "ces multiples scandales menacent de disloquer la société israélienne". ** 

2-10 Politique colonialiste israélienne (Colonisation & colonies)

31-10

#  Sharon a exclu de restituer les principales colonies de Cisjordanie

"En fin de compte, c'est les colonies ou la paix, et il me semble que ce gouvernement poursuit la colonisation et le diktat plutôt que la paix et la négociation", a affirmé Saëb Erekat, négociateur palestinien en chef.

01-11

Dans un entretien à l'agence Associated Press, Yossi Beilin, à la tête du parti pacifiste Yahad, a accusé le Premier ministre israélien Ariel Sharon d'enclencher un nouvel enchaînement de violences afin de s'assurer que "le retrait de la Bande de Gaza soit le dernier geste politique" du genre.

AP

2-12 Prisons & tortures

03-11

Par ailleurs, seize Palestiniens ont été arrêtés par l'armée dans la nuit de jeudi à vendredi

3 Politique internationale des territoires occupés 
3-7 Ue

06-11

#  Le chef du comité du développement de parlement européen; Louiza Morganitini a affirmé que l'Union européenne a préparé un programme de millions de dollars pour soutenir l'économie de la bande de Gaza ...

06-11

Louiza Morganitini dit que les Palestiniens devaient contrôler les passages servant à la transportation des Palestiniens et des marchandises, ce qui conduirait évidemment à faciliter l'application du plan de développement dans la bande de Gaza.
06-11

Morganitini considére que le plan unilatéral du désengagement et le retrait israélien des colonies de la bande de Gaza, n'a pas été appliqués complètement parce qu'Israël contrôlait encore les passages frontaliers, ajoutant que le plan du désengagement ne conduirait pas à la paix parce qu'il avait été appliqué sans négociations entre les deux parties.

06-11
Louiza Morganitini a insisté que le peuple palestinien ait le droit d'établir son état sur toutes les terres de 1967 et avait le droit d'avoir un état unifié pour tous les Palestiniens vivant à Gaza et en Cisjordanie
Elle a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités envers le peuple palestinien et presser Israël pour qu’elle arrêter l'expansion coloniale et la confiscation des territoires au profit de la construction du mur de séparation raciste.
06-11

Louiza Morganitini a demandé à Israël de libérer les détenus pour que le peuple palestinien ait vécu en liberté et en paix, affirmant qu'Israël devait arrêter la politique d'assassinat et qu'il devait respecter la loi internationale et les décisions de la légitimité internationale.
06-11

Morganitini a affirmé que tous les peuples occupés avaient le droit de se défendre et de résister l'occupation par une arme légale selon la convention de Genève pour avoir la liberté et la dépendance.
06-11
Morganitini a conclu que la communauté internationale devait soutenir les élections palestiniennes et qu'il était nécessaire de tenir les élections législatives à la date fixée, le 25 Janvier 2006, insistant qu'Israël devait respecter la loi internationale en ne les entravant pas.  

SOURCE : IPC+agences


4 Territoire palestinien occupé : 
 
4-1 Détails par région

.
5 juin 1967

en rose les territoires occupes il y a 38 ans

 


Palestine

 

 

Cisjordanie (occupée par Israël depuis 1967)

 

Jénine

Qabatiyeh  (près de Jénine)

30-10

Selon des témoins les forces de l'occupation israélienne, soutenues par des jeeps militaires et des hélicoptères israéliennes ont envahi la ville et,encerclé une maison dans la ville ...

Au moins deux résistants, Jihad Zakarna, 29 ans et Rachid Kmail, 21 ans ont été tués dimanche par l'armée au cours de l'opération au cours de laquelle des hélicoptères israéliennes sont intervenus, apprend-on auprès de la sécurité palestinienne.

Les témoins ont déclaré que les forces de l'occupation israélienne ont blessés sept personnes et utilisant les citoyens comme des boucliers pour envahir la maison.
Les témoins ont ajouté que les soldats israéliens avaient interdit l'ambulance d'arriver au lieu de l’assassinat

(Reuters & Ipc)  

 

02-11

Les militaires israéliens ont encerclé un immeuble, et de violents échanges de tirs étaient entendus selon les témoins.

Une quarantaine de chers et jeeps, appuyés par des hélicoptères de combat participent à l'opération.

De même, deux bulldozers ont pénétré dans la ville connue pour sa résistance active à l'occupation israélienne.

Deux Palestiniens ont été blessés

Un résistant a été arrêté, selon des sources et des témoins.

Interrogée, l'armée israélienne s'est refusée à tout commentaire.

(afp- 18h43) 

 IPC+WAFA

04-11

Un des résistants qui avait été grièvement blessé dans la nuit de dimanche à lundi est décédé.

(afp-18h15)

05-11

Quatre jeunes âgés entre 13 et 15 ans ont été blessés lors de leurs opposition contre les militaires israéliens menant une incursion, selon des sources sécuritaires et médicales palestiniennes.

(afp-18h15)

 

Village de Marakeh, près de Jenine

03-11

Yonathan Evron (20 ans), soldat d'une unité parachutiste israélienne a été tué mercredi matin par des tirs lors d'une opération dans le nord de la Cisjordanie, a annoncé un porte-parole militaire.

(afp- 06h44)

 

Camp de réfugiés de Jénine
03-11

Des soldats de la force d'occupation ont tué par balles Ahmed Ismaïl Khatib, 13 ans qui leur jetait des pierres alors qu'ils étaient en opération de ratissage, ont annoncé des responsables hospitaliers.

"Les soldats ont vu quelqu'un qui semblait brandir un fusil automatique. Ils ont ouvert le feu " a déclaré un porte-parole militaire
De source proche de la sécurité palestinienne, on indique que les soldats ont capturé trois policiers autonomes avant de quitter le camp de Djénine.

AP

03-11

Une trentaine de jeep transportant des soldats israéliens ont effectué une incursion à Jénine encerclaient  plusieurs maisons tandis que deux hélicoptères de type Apache survolaient le secteur.

Des échanges de tirs ont eu lieu au cours desquels le résistant Houssam Jarradat, a été blessé.

Il a réussi à s'enfuir, ont précisé des responsables palestiniens

(afp- 16h22)

 


Bande de Gaza

01-11

HEBRON. Les forces de l'occupation israéliennes appuyées par des jeeps militaires, ont envahi la ville d'Yatta au sud de la ville d'Hébron au sud de la Cisjordanie et déclanché une campagne de recherche dans plusieurs maisons, en transformant deux maisons en casernes militaires ..

Les colons de la colonie illégale de Soucya, à l'est de la ville d'Yatta, ont pillé beaucoup des fruits d'olives des champs de citoyens devant les forces de l'occupation israélienne, Selon des possesseurs de terres.
JENINE, selon des sources de la sécurité palestiniennes, les soldats israéliens soutenus par des jeeps et des blindés militaires ont envahi la ville de Jénine, Les sources ont déclaré que les soldats israéliens avaient arrêté six citoyens et les avaient conduit vers une destination inconnue.
RAMALLAH, un journaliste de l'agence de Ramatan, Hamd Na'ym, 22 ans, a été arrête par l'armée israélienne dans le camp de Kalandya au sud de la ville de Ramallah et l'ont conduit vers une destination inconnue.
TULKAREM, des témoins ont déclaré que les forces de l'occupation israélienne ont envahi la ville de Tulkarem de son entrée de l'est, en ajoutant que des forces israéliennes avaient arrête un nombre des citoyens pendant une campagne de recherche dans les maisons.
SALFEET, les soldats israéliens ont poursuit leurs attaques dans la ville de Salfeet, au nord de la Cisjordanie, en installant des barrages militaires aux entrées de la ville.

SOURCE : IPC+WAFA

Nord de la bande de Gaza.,

Camp de réfugiés de Jebaliya, (Bande de Gaza)

01-11

L'aviation israélienne a assassiné d'un tir de missile, Hassan Madhoun et de Faouzi Abou Kara (2 résistants)

La voiture a été pulvérisée près du camp de réfugiés de Jebaliya, sur une route empruntée quelques minutes auparavant par le président Mahmoud Abbas se rendant à Gaza,

Dix passants ont été blessés

(AP) –   


Israël

 

Netiv Hahassara,

02-11

Un Israélien a été blessé par une explosion de roquette, a annoncé un porte-parole de l'armée.

 

kibboutz de Nahal Oz,

03-11

Dans le nord de Gaza, des résistants ont tiré au mortier sur le sud d'Israël, faisant trois blessés dont un soldat de la base militaire du kibboutz de Nahal Oz,

AP


 

4-2 Décompte des pertes humaines (Depuis le début de l'Intifada le 25 septembre 2000 )
2-1 Palestine : 
Civils & résistants  tués                                                                                 : 4.220
                                                                                                            dont : 678 de moins de 21 ans
Palestiniens blessés par les forces israéliennes et les colons                          : 45.792
Internationaux blessés                                                                                  : 148 (chiffre tout a fait minimal)
(balles réelles ou caoutchoutées, gaz lacrymogène, autres moyens)
Arrêtés     :                                                                                                   :  40.756
En prison  :                                                                                                  :   8.600
Pacifistes en prison ou arrêtés                                                                       : + 89
Autres actes           
Journalistes tués                                                                                            :  9
Nombre de maisons palestiniennes détruites ou partiellement démolies               :  66.265
2-2 Occupants:
Israéliens  tués                                                                                               : 1.071
                                                                                                                   ( 331 militaires/policiers)
Israéliens  blessés                                                                                          : 5.895
                                                                                                                   ( 1221 militaires/policiers)
Chiffres tenu à jour  par ML (suivant un décompte gouvernemental palestinien & Ap, Afp (pour la Palestine & Afp pour Israël)

 

 


5 Médias
04-11

5-1 "Nabil Al-Mazzawi filmait l'un des soldats israéliens frappant des manifestants lors d'une démonstration contre le mur près de Ramallah", a indiqué le chef de la rédaction de la chaîne d'Al-Jazira, Ahmad al-Cheikh.

"Un soldat s'est dirigé vers Nabil Al-Mazzawi et l'a battu. Notre caméraman a ensuite été arrêté et son matériel confisqué. Notre bureau à Ramallah pour lequel le caméraman travaille a engagé des contacts pour tenter de le libérer", a ajouté M. Cheikh.

Nb : Les télévisions ont diffusé des images de soldats encerclant une douzaine de manifestants palestiniens, israéliens et internationaux, rassemblés à Bilin pour protester contre la barrière qui s'enfonce en territoire palestinien, interdisant l'accès des propriétaires palestiniens à leurs terres.

Vingt pacifistes s'étaient enchaînés symboliquement à la clôture.

 

(afp- 16h56)

6 Les brèves
6-1  : Réclamer la fin des bangs supersoniques
 2 organisations humanitaires ont lancé une action devant la Cour Suprême israélienne pour réclamer la fin des bangs supersoniques provoqués par l'aviation israélienne au-dessus de la Bande de Gaza, "Les bangs sont une punition collective contre la population civile, et par conséquent illégale" d'après le droit international

Le Dr Eyad Sarraj, un psychiatre de la Bande de Gaza, a expliqué : Les avions israéliens provoquent des bangs supersoniques au-dessus de la Bande de Gaza à toute heure du jour et de la nuit alors qu'ils passent sous le mur du son en survolant les territoires israéliens.

Ces bangs supersoniques ont des effets graves sur les enfants, provoquant anxiété, panique, peur, manque de concentration et problèmes scolaires, selon un communiqué. Il a aussi noté que le nombre de fausses couches augmentait pendant les périodes intensives de survol.

Rappel : Les bangs pouvant être assimilés à un tir de missile,

02-11

(AP) –

at/v794

 


6-2 : Les gravats des implantations de la bande de Gaza serviront à construire de nouvelles routes

Selon Timoth Rothermel, représentant spécial du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), la majeure partie des gravats des implantations de la bande de Gaza serviront à construire de nouvelles routes dans cette étroite bande de terrain adossée à la Méditerranée et densément peuplée.
L’opération de déblaiement des débris des ex-colonies abandonnées par les Israéliens débutera d'ici décembre et prendra au moins un an.

Rothermel : "Une bonne partie du ciment pourrait servir à des usages variés et sera probablement remis à l'Autorité palestinienne. Priorité devrait aller à la construction d'un revêtement primaire pour des routes."

Une partie de ces gravats pourrait également servir à rénover, comme le projette le Japon, le principal axe routier traversant la bande de Gaza du nord au sud.

Une partie des gravats pourrait enfin servir à la fabrication de briques destinées au BTP.

Ce qui ne pourra pas être recyclé sera mélangé au sable du désert égyptien du Sinaï, à condition qu'un accord avec Le Caire puisse être trouvé sur ce point, a précisé Rothermel.

02-11

(Reuters)


6-3 : Les implantations illégales
Malgré la décision du gouvernement, le ministère de la défense évite d'agir contre les implantations illégales, titre A. Eldar en manchette du Haaretz.
Le ministre de la défense, S. Mofaz, retarde ces derniers mois l'application de la décision du gouvernement dont le but est de limiter le nombre d'implantations illégales en Cisjordanie, note le quotidien.

Le gouvernement a décidé en mars dernier, suite à la publication du rapport sur les implantations illégales présenté par l'avocate Talia Sasson, d'obliger le ministère de la défense, en collaboration avec le ministère de la justice, « d'examiner le plus rapidement possible les changements envisageables ». La décision, rappelle le quotidien, prévoyait qu'après 90 jours, les services de sécurité présentent des modifications à la commission ministérielle spéciale dirigée par la ministre de la justice, Tsippi Livni.
« Début juin, alors que le délai de 90 jours venait à expiration, la commission a bénéficié d'une prolongation de deux mois, qui s'est achevée début août, sans que les milieux de la défense aient présenté les ordonnances qui devaient instaurer de nouvelles règles », note le Haaretz. « En outre, S. Mofaz n'a participé à aucune réunion de la commission Livni, et n'a toujours pas transféré de son poste le conseiller pour les implantations, Ron Shehner, malgré la demande du conseiller juridique du gouvernement, Meni Mazouz».

03-11
http://www.ambafrance-il.org/menu.htm

 

 


 

 

 

6-4 : Diviser la Cisjordanie en trois cantons

 

31-10

Les forces de l'occupation israélienne continuent l'application du plan qui consiste à  diviser la Cisjordanie en trois cantons séparés par des barrières militaires et entourés par des colonies illégales

"L'armée israélienne a commencé, pendant les mois passés d'établir une grande barrière proche de la colonie de "Taffouh"au sud de Naplouse, pour continuer le plan de séparation de la Cisjordanie", selon le journal israélien "Haaretz".
Des sources militaires ont précisé au journal que l'armée israélienne avait décidé d'établir cette barrière avant 9 mois et elle serait finie après deux mois.

Selon le journal la barrière inclurait 10 routes (8 conduisant au sud et 2 conduisant au nord). Une des routes du sud va être destinée aux voitures des aides humanitaires, et une autre aux voitures des colons. Il est interdit aux palestiniens de marcher sur cette barrière.
L'établissement de cette grande barrière au sud de Naplouse est une tentative pour créer 3 régions divisés l'une de l'autre et permet de  renforcé le contrôle israélien sur les routes principales en Cisjordanie.

Cela permettra d’agrandir les colonies israéliennes et les associer ensembles, comme ce qui est arrivé maintenant pour associer la colonie de "Ma'ali Adomim" à Jérusalem.

Il convient de dire que ce plan expansion coloniale  par la séparation unilatéral de la Bande de Gaza et de nord de la Cisjordanie Sharon" l’avait décidé il y a déjà 12 mois
Sharon va établir la carte géopolitique selon les intérêts d'Israël relatifs à l'expansion coloniale.
Cela va asphyxier leurs villes palestiniennes

"Haaretz".


7 Dossier
7-1 Point de vue de  Georges Corm: " L'incompréhension est visible "
( Georges Corm, interviewer le samedi 05 novembre 2005 )
Comment cette fracture entre l'Orient et l'Occident que vous décrivez dans vos livres se manifeste-t-elle, aujourd'hui, dans les pays arabes ?
L'incompréhension est visible. Beaucoup d'Arabes, par exemple, sont frappés de voir que les victimes occidentales ont un statut spécial. Avec le 11 Septembre, les attentats de Madrid ou de Londres, on a eu l'impression d'avoir affaire à une catégorie particulière d'humanité : couverture non-stop des médias, cérémonies d'anniversaire, minute de silence dans toute l'Europe... Alors que les milliers de tués en Irak ou les victimes d'un tremblement de terre en Iran ou d'une famine en Afrique disparaissent vite de l'actualité. La vie humaine n'a pas la même valeur : il y a les citoyens de première classe et ceux de seconde classe.
La fracture Orient-Occident s'élargit, donc, c'est indéniable. Même s'il ne faut pas oublier que la préoccupation de l'immense majorité des jeunes Arabes est ailleurs : il s'agit pour eux de trouver du travail, voire d'émigrer, de se marier et de se loger. Les gens sont démobilisés depuis une vingtaine d'années. C'est le sauve-qui-peut. Chacun s'occupe de son destin individuel.
 
Nourri par ce sentiment d'injustice, l'antiaméricanisme est-il devenu le ciment commun des opinions arabes ?
Il suffirait que les Etats-Unis changent de politique et cet antiaméricanisme tomberait vite. Au fond, les Arabes se sentent mal aimés et pas respectés. Mais ils sont aussi dans une schizophrénie totale : les mêmes personnes qui peuvent détester politiquement l'Amérique vont faire des sacrifices pour envoyer un enfant étudier aux Etats-Unis ! Et beaucoup sont prêts à risquer leur vie pour traverser la Méditerranée et vivre en Europe.
 
Ne sentez-vous pas une montée d'exaspération et de radicalité ?
Les islamistes rallient à eux une infime minorité de militants dans le monde arabe. Et Ben Laden n'est pas un idéal. Certains ont pu le voir à un moment donné comme un Robin des bois, mais très peu le soutiennent vraiment. Faire des opérations terroristes en Europe ou à l'intérieur de nos pays ne peut pas être un idéal collectif. D'ailleurs, les gens parlent relativement peu de lui, sinon pour se poser des questions : pourquoi les Américains ne l'ont-ils toujours pas arrêté ? Pourquoi ses cassettes arrivent-elles au bon moment politique pour Bush ou pour Blair ?
 
Les peurs de l'Occident se focalisent beaucoup autour de l'islam. Est-ce la principale source d'incompréhension ?
Il faut cesser de considérer que ce terrorisme islamiste est quelque chose de nouveau, de totalement spécifique à l'Orient. On peut comparer les djihadistes d'aujourd'hui aux anarchistes et aux nihilistes du XIXe siècle, mais aussi aux mouvements d'extrême gauche européens et à l'Armée rouge japonaise des années 70. Al-Qaida s'inscrit tout à fait dans la lignée des mouvements qui pensent qu'une violence dite « rédemptrice » peut changer le cours de l'histoire.
Les médias ont tendance à présenter l'islamisme comme consubstantiel à l'islam et aux musulmans. Mais c'est comme si on avait dit d'Action directe qu'elle incarnait la gauche française ou la pensée marxiste ! Ou que la bande à Baader incarnait l'esprit allemand ! C'est grotesque !
Malgré tout, je comprends très bien la peur qui peut s'installer chez le téléspectateur occidental : l'image du Moyen-Orient et du musulman, cet « homo islamicus » qu'on présente dans les médias, est effrayante... On décrit à longueur de journée l'Orient comme le monde de l'irrationalité, du terrorisme et des barbus. C'est exotique, ça fait peur, ça vend. C'est le trou noir, l'enfer !
 
Mais on entend encore assez peu d'intellectuels du monde arabe ou de vrais savants de l'islam s'exprimer sur toutes ces questions. A qui la faute ?
Bien qu'elle soit très vivante, la vie intellectuelle et religieuse des pays du monde arabe n'est pas connue en Occident. Or ici, à Beyrouth, par exemple, elle est exceptionnelle. Des hommes de religion musulmane peuvent y prêcher la laïcité ou vanter la personnalité du Christ... Est-ce que quelqu'un s'est donné la peine, en Occident, de lire l'oeuvre considérable de Mohamed Chahrour ? Cet auteur syrien a fait notamment une analyse linguistique du Coran qui constitue une vraie révolution. L'un de ses ouvrages s'est même vendu à plus de 600 000 exemplaires dans le monde arabe ! Est-ce que l'on s'est ému, aussi, en 1992, de l'assassinat de Farag Foda, un réformateur égyptien qui a dénoncé l'imposture des doctrines religieuses des mouvements radicaux ? Un autre grand intellectuel égyptien qui prêche une lecture différente du patrimoine religieux, Ahmed Abou Zeid, a été, encore, quasiment expulsé d'Egypte en 1995, et cela n'a pas suscité beaucoup de sympathie...
Du côté de la recherche, même chose. Dans les universités européennes ou américaines, il ne s'écrit quasiment rien sur les réformateurs de l'islam. En France, une pléiade d'auteurs réécrit depuis des années des livres qui se ressemblent tous, sur le même thème : « islam et politique ». Seule la couverture change ! Dans les années 80, la nouvelle génération d'islamologues français s'est même exclusivement spécialisée dans l'étude des mouvements radicaux musulmans, en ignorant l'Islam, avec un grand I, treize siècles de pensée, de différentes écoles théologiques et juridiques. Leur seul centre d'intérêt consiste à lire les brochures de propagande de ces mouvements ou à décrire leur mouvance et leurs réseaux, ce qui est pratiquement un travail d'enquête de police. Certains d'entre eux, à l'inverse, ont pensé, avec une naïveté surprenante, que l'islamisme radical était une nouvelle forme d'action révolutionnaire salvatrice, après l'échec des mouvements tiers-mondistes, nationalistes ou marxistes.
 
En Europe, on entend souvent dire que l'islam est un frein à l'évolution des sociétés arabes à cause de l'absence de séparation entre le spirituel et le temporel.
C'est incohérent. Dans le monde musulman, le pouvoir a toujours été de nature civile et il n'a jamais existé l'équivalent d'une institution religieuse de la puissance de l'Eglise romaine. Les oulémas [docteurs de la foi, NDLR] n'ont jamais gouverné nulle part. Même en Arabie saoudite, pays qui est le plus proche d'un modèle théocratique, la famille des Séoud incarne un pouvoir civil.
 
Et l'Iran ?
En Iran non plus on ne peut pas parler, stricto sensu, de théocratie ; vous avez quand même un équilibre des pouvoirs entre le Guide suprême et le Conseil des gardiens de la foi d'un côté, et le président de la République et son gouvernement de l'autre. De plus, la théorie de Khomeyni sur la nécessaire « tutelle » des religieux sur le pouvoir civil est une innovation totale, très contestée par certains des plus grands penseurs religieux chiites. Non, le problème, en Islam, ce n'est pas la séparation du spirituel et du temporel. On projette sur les sociétés musulmanes une problématique propre à l'histoire de l'Europe.
 
Revenons à l'islamisme. Cette fièvre est-elle la cause de tous les désordres, ou le symptôme de la crise ?
Le symptôme, à l'évidence. Rechercher dans le Coran ou la charia les raisons des violences du terrorisme dit « transnational » est une absurdité qui embrouille la compréhension des vrais problèmes. Tout comme l'anarchisme russe de la fin du XIXe siècle, le terrorisme dit « islamique » est le produit des graves malaises politiques, sociaux et économiques provoqués par les changements brutaux qu'a connus le Moyen-Orient au cours du siècle dernier.
Les vraies causes sont donc profanes : quand les Palestiniens vont-ils avoir leur Etat et où va s'arrêter la colonisation de la Cisjordanie ? Pourquoi les résolutions des Nations unies ne sont-elles pas appliquées à Israël avec la même vigueur qu'elles l'ont été à l'Irak ou, plus récemment, à la Syrie ? Quand les Américains vont-ils se retirer de l'Irak et de la péninsule Arabique, qui abrite les lieux saints musulmans ? Il faudrait aussi parler des facteurs économiques : l'autoritarisme des régimes en place s'explique principalement non par le facteur religieux, mais par la persistance de l'économie de rente (pétrolière, principalement), qui continue d'être prédominante. Une économie de rente ne peut jamais permettre l'installation d'une démocratie ; elle ne peut qu'engendrer des régimes autoritaires qui distribuent la rente entre groupes sociaux de manière à se maintenir au pouvoir.
 
Qu'attendez-vous de l'Europe ? Peut-elle rapprocher les deux rives de la Méditerranée ?
Je suis sûr que la moitié de la population européenne, au moins, continue d'avoir des aspirations pacifistes et antiracistes, comme l'ont montré les manifestations grandioses contre la guerre en Irak. Mais, pour le moment, c'est peine perdue, parce que l'Europe continue d'être alignée sur les Etats-Unis. Si elle veut vraiment jouer un rôle dans le règlement des conflits, c'est simple : il faut qu'elle défende l'application du droit international pour tous. Dans le conflit palestinien, mais aussi en ce qui concerne la possession de l'arme atomique. En appliquant une politique des droits de l'homme à géométrie variable, l'Occident décrédibilise les valeurs démocratiques et n'aide pas les démocrates de cette partie du monde à faire progresser leur cause.
 
Votre pays, le Liban, est placé depuis toujours sur cette ligne de fracture entre l'Orient et l'Occident. Comment analysez-vous les convulsions actuelles, après l'assassinat du Premier ministre Rafic Hariri et le retrait de la Syrie ?
Le Liban reste plus que jamais un Etat tampon. Pendant quinze ans, les Etats-Unis l'ont placé sous la tutelle de la Syrie, parce que cela leur convenait. Aujourd'hui ils ont décidé de nous en faire sortir. Le Liban a donc été kidnappé, et voilà comment on est repassé brutalement de la tutelle syrienne à la tutelle américaine. L'ambassadeur américain et, accessoirement, l'ambassadeur de France sont aujourd'hui les personnages centraux de la vie politique libanaise. Notre libération reste donc à faire. Il faut se débarrasser d'une classe politique qui se maintient en jouant du communautarisme et en sollicitant les tutelles étrangères. Autrefois, le Liban était considéré comme un pays charnière entre Orient et Occident : chrétiens et musulmans vivaient ensemble depuis treize siècles, et les meilleurs des Libanais avaient développé une philosophie de la convivialité islamo-chrétienne qui aurait pu être un exemple pour le monde entier. Mais le résultat de quinze années de guerre civile - de 1975 à 1990 - et la priorité, pour l'Occident, d'intégrer l'Etat d'Israël dans la région ont fait oublier la sagesse de la philosophie politique libanaise des années 40, de la génération de l'indépendance. Aujourd'hui, au Liban comme dans le monde entier, j'ai parfois l'impression que la prophétie de Samuel Huntington se réalise et que Le Choc des civilisations, ce mauvais livre, brouillon et indigent, qui désignait l'Islam et la Chine comme les nouveaux ennemis de l'Occident, est plus que jamais le bréviaire des néoconservateurs au pouvoir en Amérique (*).
Le monde actuel me rappelle la république de Weimar, en Allemagne, cette période de flou et de chaos qui a accouché du nazisme. Un monde où tout le monde a peur de tout le monde.
Propos recueillis par Thierry Leclère - Télérama n° 2909 - 13 octobre 2005
(*) "Les conflits les plus importants et les plus dangereux n'auront pas lieu entre classes sociales, entre riches et pauvres, mais entre peuples appartenant à différentes entités culturelles", écrivait Samuel Huntington, en 1996, dans Le Choc des civilisations (éd. Poches Odile Jacob).
Georges Corm, Economiste, ancien ministre des Finances du Liban, ce chrétien libanais, anticommunautariste et ardent défenseur de la laïcité, vit à Beyrouth.
Consultant auprès d'organismes internationaux et de banques centrales, il est notamment l'auteur d'un ouvrage de référence, Le Proche-Orient éclaté (éditions Gallimard, Folio/Histoire, 2002), d'un essai décapant, Orient-Occident, la fracture imaginaire (2005) et d'une histoire du Liban, Le Liban contemporain (éditions La Découverte, Poche, à paraître).
Quatre ans après le 11 Septembre, quel regard porte-t-on, de l'autre côté de la Méditerranée, sur le chaos du monde ? On a peu entendu - ou peu écouté -, ces derniers temps, les intellectuels des pays arabes.
Dans Orient-Occident, La fracture imaginaire, l'essayiste libanais Georges Corm stigmatise le discours « triomphant et narcissique » de l'Occident, tout en décrivant un monde arabe défait, divisé, gouverné depuis plusieurs décennies par des autocrates corrompus. Des sociétés arabo-musulmanes prostrées dans « une attitude de vaincus ».
Georges Corm a reçu la rédaction de Télérama dans sa ville de Beyrouth, une capitale électrique reprise par les démons de la division, après l'assassinat, en février dernier, du Premier ministre Rafic Hariri
 

7-2 Point de vue de I'tiraf Rimawi : La mentalité sioniste et la prétendue paix !
 Quiconque examine de près les pratiques d'Israël, actuelles ou historiques, peut réaliser l'ampleur de la duperie et du mensonge tissés, tant dans la pratique que dans ses médias. Nous n'aborderons pas ici en profondeur les manifestations de la mentalité sioniste qui fabrique et invente les affaires et  les événements, tout en les manipulant selon deux faces, le principal demeurant l'expression permanente de la vision coloniale et raciste de cette entité et l'autre, politique et médiatique, pour tromper et mener une propagande mensongère.

Depuis les accords d'Oslo en 1993 et ses conséquences, les applications et les accords partiaux, jusqu'au déclenchement de l'Intifada actuelle, en 2000, nous percevons qu'Israël n'a pas libéré les prisonniers, il a élargi les colonies de façon hystérique, et a continué à contrôler les frontières et les points de passage. Les agglomérations palestiniennes considérées A sont devenues des cantons isolés, sans parler des questions essentielles qui sont les réfugiés, al-Quds, l'Etat et la mainmise sur les ressources, questions toujours reportées au moment même où Israël affirme sans cesse son refus de les régler selon les décisions internationales.

Avec tout cela, cet Etat de l'occupation a réussi à se faire voir comme un "Etat de paix" et de montrer les Palestiniens comme un élément soumis en permanence à un examen de réussite ou d'échec selon son aptitude à la paix. Israël, en tant qu'Etat de l'occupation et dominant tout, serait l'élément stable et ce qui devrait changer serait l'état des Palestiniens, à qui il est demandé de prouver qu'ils acceptent les exigences de la paix ! Sinon, ils seront les terroristes après qu'ils aient été un mouvement de libération nationale appuyée par la légalité internationale.

Israël a reconnu un partenaire palestinien "pour la paix" selon les accords d'Oslo, et lorsque la phase finale de la période transitoire de ces accords, s'est rapprochée, en mai 1999 et que les pourparlers de Arafat-Barak ont échoué à Camp David, Israël retire progressivement sa reconnaissance de ce partenaire qu'il avait reconnu ! et commence à inciter l'opinion dans le monde entier contre les Palestiniens, prétendant qu'il n'y a pas de partenaire pour la paix !! Israël voulait que les accords d'Oslo et d'autres du même genre lui permettent de créer une nouvelle situation qui lui soit favorable et qu'il peut appeler paix ou règlement du conflit, en maintenant le fond, sans règlement réel des questions principales du conflit. Le prix qu'il était prêt à payer était de sortir de quelques terres palestiniennes à forte densité de population, tout en gardant les autres terres sous occupation. Que les Palestiniens appellent cela tels qu'ils le veulent, Etat ou empire ! quelle importance ?
 tant que la réalité est tout autre et que cela a pu montrer Israël sous un jour agréable et lui a assuré une place normale dans la région et le monde.

Après le déclenchement de l'Intifada palestinienne en 2000, qui exprima l'attachement du peuple palestinien à ses droits que la période d'Oslo n'a pas permis de récupérer, Israël a continué à inciter contre le peuple palestinien et son inaptitude à vouloir la paix. Ses chars et ses avions ont écrasé tout ce qui était la conséquence des accords d'Oslo, tant qu'elles ne servaient pas ses buts. Bien évidemment, Israël a accusé le peuple palestinien et sa résistance de terrorisme, profitant des développements de la situation internationale après le 11 septembre 2001, de l'agression américaine proclamée "guerre contre le terrorisme", l'occupation de l'Afghanistan puis de l'Irak, le soutien illimité des Etats-Unis à Israël, ce qui a suscité une légitimité américaine à Israël dans sa guerre contre le peuple palestinien, qui prétend qu'il n'y a pas de "partenaire pour la paix!" Le départ de Yasser Arafat constitua une partie de cette politique sioniste soutenue par les Etats-Unis.

Nous avons entendu récemment, après le démantèlement par l'occupation de ses colonies à Gaza et son redéploiement, et la capacité des médias sionistes à montrer le sacrifice et la perte énormes concédés par les Israëliens pour la "paix", le discours de Sharon devant l'assemblée générale des Nations-Unies, dans une langue talmudique et épique traduite dans un langage politique et pragmatique montrant Israël en tant qu'Etat existant, ayant des droits et aimant la paix, manipulant l'opinion en ce qui concerne ce redéploiement, qui est en réalité la création d'une grande prison, encerclée de toutes parts par terre, air et mer. Le résultat fut qu'Israël reçoit des éloges du monde, il est récompensé par les régimes arabes et musulmans qui accourent pour normaliser leurs relations avec lui, sans pour autant qu'il y ait un changement fondamental dans la nature de l'Etat d'Israël, en tant qu'Etat de l'occupation.
 
Aujourd'hui, le refrain est de nouveau là, fredonné par le ministre israélien de la guerre, affirmant qu'il n'y a pas de partenaire palestinien pour la paix, ajoutant même : "la paix avec la génération actuelle de Palestiniens est impossible".

Cette parole est entièrement conforme à la vision sioniste plus large, et avec la mentalité qui a produit et détruit les accords d'Oslo, selon les intérêts du moment. Elle va dans le sens de l'incitation ininterrompue contre le peuple palestinien l'accusant d'être terroriste, et nourrit la propagande voulant faire croire à un Etat extrêmement paisible et doux. Elle s'inspire de tout cet héritage sioniste qui propage qu'Israël est la victime et l'autre, le bourreau, pour gagner la sympathie et tromper l'opinion, afin de pouvoir envisager un pas de plus en avant, et ainsi de suite...

De quelle paix parlent-ils ? Serait-ce de la guerre civile palestinienne ? qui réaliserait le rêve israélien sur l'inaptitude des Palestiniens. Serait-ce la soumission à tout ce qu'ils veulent imposer au peuple palestinien ? Là aussi, se réaliserait le rêve israélien qui déclarerait qu'il y a un "partenaire" ! Concrètement, où est et qu'est-ce que cette paix voulue par Israël ? Depuis que ce long conflit existe, tout en comprenant la mentalité et les buts réels du sionisme, nous savons qu'Israël ne peut avancer vers une paix réelle, avec ses nécessaires conséquences.

C'est pourquoi nous continuerons à affronter ses prétentions à la paix, ses mensonges et ses tromperies, sauf si cet Etat décide de tirer profit quelque peu des leçons de l'histoire.
 I'tiraf Rimawi, écrivain palestinien vivant à Ramallah
Traduit par leCentre d'Information sur la Résistance en Palestine
http://www.amin.org/views/uncat/2005/oct/oct29-7.html

7-3 Point de vue de Ali Huwaydi : Que veulent les réfugiés Palestiniens du Liban ?
"Le droit au retour et la participation à l'autodétermination"
La question des réfugiés palestiniens et le droit au retour sont les questions politiques les plus importantes posées en vue d'un règlement, car elles reflètent le fondement et l'avenir du conflit dans la région, depuis et avant même la Nakba de 1948, dans leurs deux dimensions, démographique et géographique. L'occupant israélien a commencé à mesurer la réalité du droit au retour en tant qu'élément essentiel dans l'équation du conflit, c'est pourquoi il n'a pas cessé de vider ce droit de son contenu en proposant divers projets et plans politiques, depuis la création de l'entité israélienne jusqu'à présent.
Le premier ministre des affaires étrangères Moshe Sharett avait décrit l'expulsion des Arabes de Palestine comme étant "l'événement le plus important dans l'histoire contemporaine de la Palestine et beaucoup plus excitant que la création de l'Etat Juif" (lettre de M. Sharett à N?ahum Goldman juin 1948).
 
Les gouvernements successifs israéliens essaient de tourner la page des réfugiés à tout jamais. Le gouvernement Sharon a même publiquement appelé à exécuter des politiques d'implantation des réfugiés dans les lieux où ils se trouvent, avec des aides internationales et arabes. Le 5ème congrès d'Herzelia, qui s'est tenu entre le 14 et le 16 décembre 2004, fut le point culminant de l'attaque israélienne contre le droit au retour, demandant clairement l'implantation des réfugiés avant le règlement de la question palestinienne, la posant comme condition pour parvenir à un règlement avec l'Autorité palestinienne. Silvan Shalom a même déclaré devant le congrès : "le fondement essentiel pour instaurer la confiance a été et reste la revendication des Palestiniens du droit au retour et l'utilisation du terrorisme. C'est pourquoi nous devons agir pour supprimer ce fondement représenté par les prétentions palestiniennes au retour. Pour ce faire, il faut agir par le biais des paroles et actions palestiniennes, que les Palestiniens disent qu'ils ont l'intention de remettre en état les camps de réfugiés dans les lieux où ils se trouvent actuellement, et le monde entier doit participer à cela. Les efforts pour réhabiliter les camps de réfugiés palestiniens ont une grande utilité, pour les Palestiniens, pour nous et pour le monde". Il a ainsi confirmé le vrai objectif d'Israël concernant le règlement voulu, en tournant la page des réfugiés, en disant : "Il est nécessaire que les Palestiniens disent clairement que leurs ambitions nationales n'incluent pas le retour des réfugiés aux alentours d'Israël".
Mais ce n'est pas tout. Sharon a montré sa satisfaction vis-à-vis de son accord avec les Etats-Unis concernant l'annulation du droit au retour des réfugiés palestiniens aux frontières de 48, et a affirmé, après le retrait de la bande de Gaza "il n'y aura pas d'autres désengagements unilatéraux, ni négociations sur Jérusalem ni sur le retour des réfugiés" au moment où Netanyahu demandait que se déploie "l'effort pour démanteler les camps de réfugiés et éloigner la violence de cette société". Pour Netanyahu, l'attachement des Palestiniens au droit au retour et leur insistance à le faire appliquer est considéré terrorisme et violence.
Aux côtés de ces positions publiques de l'entité israélienne en vue de mettre en avant l'idée d'implantation des Palestiniens, nous avons également les déclarations du directeur général du ministère israélien des affaires étrangères, Ron B., à la radio de l'armée israélienne le 15 décembre 2004, disant que son ministère prépare un plan pour implanter les réfugiés palestiniens en Cisjordanie, la bande de Gaza, la Syrie et le Liban. La communauté internationale financerait l'amélioration de la situation des réfugiés palestiniens, dans la bande de Gaza, au début, et ensuite en Cisjordanie, puis en Syrie et au Liban. Le ministère israélien des affaires étrangères, Silvan Shalom, s'est dirigé récemment vers les pays donateurs et la Banque Mondiale pour réclamer le financement du plan israélien. Ce plan exigerait que des Etats dans le monde intègrent sur leurs sols des réfugiés palestiniens!"
 
Les Nations-Unies et le double standard
Si le droit international est constitué d'un ensemble de principes et de valeurs que la plupart des Etats du monde ont reconnu et signé, voyant dans ces principes un moyen de préserver les droits et de les remettre aux principaux concernés, et d'organiser les relations entre Etats, la communauté internationale a, malheureusement, agi avec ces lois en se soumettant aux rapports de force, à la domination et aux intérêts, en ce qui concerne la question palestinienne.
Si nous entendons par légalité internationale la manière d'appliquer le droit international par les appareils des Nations-Unies, celles-ci ont appliqué les lois internationales relatives à la question palestinienne en s'alignant totalement du côté de l'occupant israélien agresseur. Après que les Etats-Unis aient dominé unilatéralement l'institution internationale, les Nations-Unies ont utilisé, sous couvert de légalité internationale, des moyens qui furent des violations flagrantes du droit international. C'est pourquoi il est nécessaire de s'entendre sur le fait que le droit international est une chose et l'application de ce droit une autre, totalement différente, c'est ce qui est clair et évident pour la question palestinienne de manière générale et la question des réfugiés et du droit au retour plus particulièrement.
 
C'est pourquoi il est nécessaire pour le monde qui traite les questions internationales selon différents critères, d'avoir une attitude ferme en ce qui concerne le droit au retour des réfugiés palestiniens. L'accord de paix de Dayton pour l'ancienne Yougoslavie a reconnu le droit au retour des victimes du nettoyage ethnique, et il en est de même pour le Timor-oriental, le Guatémala, le Mozambique et d'autres. Le Haut -Commissariat aux affaires des réfugiés a déclaré au début de 1996 que "près de neuf millions de réfugiés ont pu retourner à leurs pays au cours des cinq dernières années, et que 1,2 millions de réfugiés sont retournés chez eux entre 1985 et 1995, soit au cours de dix ans, plus de 10,2 millions de réfugiés sont retournés dans leurs pays".
 
Par conséquent, le peuple palestinien a le droit d'accepter ou de refuser toute résolution ou loi, en fonction des principes et des critères qui servent ses intérêts, ce qui veut dire que le peuple palestinien n'est pas obligé d'accepter une décision qui ne prend pas en compte tous ses droits à sa patrie. Nous comprenons et savons parfaitement que la résolution historique de la question palestinienne réside dans tous ces lieux épars de réfugiés. Ce qui est en cause, c'est l'application de la justice, qui exige le retour de tous les Palestiniens à leurs propriétés et leurs maisons en Palestine, et non ailleurs.
 
Le droit au retour et l'autodétermination
"le droit au retour a évolué par les contributions des Nations-Unies, et notamment de son assemblée générale, dans deux orientations principales. L'une affirmant dès la fin des années 60 qu'il s'agit d'un droit inaliénable, et une autre orientation s'est développée lorsque ce droit a été rattaché au droit à l'autodétermination. C'est la résolution 194 émise en 1948 qui a transformé ce droit, qui insiste sur son aspect individuel, en un droit collectif, ce qui veut dire que le peuple palestinien a le droit au retour (et) aux compensations et non (ou) aux compensations. C'est un droit collectif, ce droit du peuple palestinien a été adopté par les Nations-Unies dès la fin des années 60, affirmant qu'il ne peut être modifié et affirmant aussi son rattachement au droit à l'autodétermination, étant donné qu'il est une condition essentielle à la pratique du droit à l'autodétermination" (Sh. Masri, conférence à l'Université américaine, décembre 2003).
 
Les nombreuses contributions aux jugements de la Cour Internationale de justice considèrent que le droit à l'autodétermination fait partie des règles régissant le droit international, de telle sorte qu'il n'est pas autorisé à mettre des freins à ce droit ou de refuser sa confirmation, ou d'agir de façon à empêcher son exécution.
Ainsi, le droit du peuple palestinien au retour n'est pas seulement devenu un droit ne pouvant pas être modifié mais un droit fondamental conditionnant le droit à l'autodétermination. Ce qui signifie que tout pouvoir palestinien, qu'il soit nommé ou élu, n'a pas le droit de modifier ce droit, en tant que droit collectif du peuple palestinien et en tant que nécessaire pour l'autodétermination. Car toute modification de ce droit peut priver les deux tiers du peuple palestinien d'exercer son droit à l'autodétermination, mais aussi le priver du retour, essentiellement.
Pour cela, le droit au retour est confirmé par le droit international en tant que droit individuel à la base, comme l'indiquent l'article 13 de la déclaration internationale des droits de l'homme et l'article 12 de la déclaration internationale pour les droits politiques et civiques, et l'article 5 de l'accord contre la discrimination raciale. Tous ces articles affirment que "l'individu a le droit de partir vers un quelconque pays et de retourner à son pays, et il est interdit de priver, par la force, quiconque de retourner à son pays". Le droit au retour est garanti par le droit à l'autodétermination, et c'est ce qu'ont reconnu les Nations-Unies en 1946 en tant que "principe" et "droit". Ce n'est pas une décision politique ou un accord de bonne entente ou de règlement (Mahmoud Abbas, Conseil Palestinien aux relations extérieures, Gaza, 1998).
 
Droit au retour, sa nature, sa place et son ayant-droit
"Il y a une réalité que connaissent les Palestiniens et les Arabes, mais aussi tous ceux qui connaissent la réalité du droit au retour dans le droit international, c'est que le droit au retour à un lieu et à un moment dépend du conflit entre deux éléments principaux qui sont les êtres humains et la terre" (Salman Abu Sitta, 1999). Le droit au retour est un droit juridique, c'est un droit dépendant du droit à la propriété, de son utilisation et de la vie sur la terre possédée. Le droit au retour n'est pas annulé par la suppression de l'occupation, cette question est refusée sur le plan international. Après le foisonnement des explications et commentaires, nous trouvons important de centrer sur la nature du droit au retour, son ayant-droit et le lieu concerné.
 
Le droit au retour du peuple palestinien est un droit fondamentalement individuel,  mais il a acquis une dimension collective parce qu'il est rattaché à la question d'un peuple dans son ensemble. Il est de nature civile et humaine, ce qui signifie qu'il inclut la réappropriation des propriétés, et il en est même temps de nature politique, ce qui signifie la réappropriation de la citoyenneté ou de la nationalité.
Quant au lieu du retour, il n'y a aucune ambiguité ou doute à ce propos, ce qui signifie que le retour est en direction de la Palestine historique, ce qui signifie que le fils de Haïfa revient à Haïfa, le fils de Akka à Akka et le fils de Safad à Safad...
Quant aux ayant-droits, Géraud de la Pradelle dit que le droit au retour fait de tout Palestinien un ayant-droit, et tout individu de ce groupe jouit de ce droit, individuellement, ce caractère individuel et civil inhérent à l'être humain lui permet en principe de résoudre une question importante qui est l'aptitude à hériter par suite de décès (R. Babadaji, Institut des Etudes Palestiniennes, Beirut, août 1996).
L'entité israélienne a inventé en 1951 une loi mensongère de retour pour les juifs, apportant ensuite des non-juifs en Palestine. Le juif et le non-juif viennent de différents pays et s'installent dans nos maisons. Mais le retour auquel nous devons restés attachés, nous, les Palestiniens, est un droit que la légalité internationale a adopté et reconnu, et il n'est pas une invention.
 
Les compensations
Le slogan "retour ou compensations" doit être absolument refusé et supprimé du dictionnaire palestinien. Les Palestiniens revendiquent le retour et les compensations. La compensation n'est pas le prix de la maison, la terre ou le champ, la compensation signifie toute la perte subie par le peuple palestinien n'ayant pas pu mettre à profit les ressources et les moyens de vie tout au long des années de l'exil.
Le droit des Palestiniens au retour dans leur patrie, d'y vivre et d'y exercer leur souveraineté est le fondement. La recherche sur le droit à la compensation ne signifie pas une alternative au droit principal, mais il s'agit de montrer les aspects juridiques de ce droit. Le droit du peuple palestinien au retour à sa patrie ne s'évalue pas en monnaie, c'est une question qui n'est pas soumise au troc ou à l'échange, car la patrie et la souveraineté ne se vendent ni ne s'échangent. Rien que de penser à une solution uniquement monétaire pour résoudre la question des réfugiés, comme cela a été proposé un jour "que chaque réfugié palestinien reçoive 20.000 dollars en contrepartie de la reconnaissance par l'entité israélienne de sa reconnaissance morale" est en soi une insulte à la cause et à toutes les valeurs humaines.
Sur cette base, il est impossible de rechercher à résoudre la question des réfugiés sans rechercher la résolution de la question politique elle-même, qui fut la cause de ce problème. Le maintien et l'accentuation du problème des réfugiés sont le principal indicateur de la permanence et de l'accentuation du problème principal, ce qui pose les Nations-Unies, la communauté internationale, le monde arabe devant leurs responsabilités historiques pour remettre les choses à leur place, ce qui est le seul moyen pour trouver une solution radicale à la question des réfugiés palestiniens. "Ce droit (retour et compensations) a été cité et confirmé plusieurs fois, dans plusieurs résolutions internationales : 4ème convention de Genève, résolution 194 des Nations-Unies (11 décembre 1948), décision de partage 181 (29 novembre 1947), le droit de récupérer les biens et les fortunes garanti par les lois internationales" (S. Abd Rabboh, Centre d'informations alternatives, juin 1996).
Mais "il convient de porter l'attention sur certains termes parus dans la résolution 194 du 11 décembre 1948 où il est mentionné "la nécessité de payer des compensations pour les propriétés pour ceux qui décident de ne pas revenir à leurs maisons, pour les pertes ou les dégâts des propriétés". Concernant ce passage, le peuple palestinien doit  refuser la compensation pour ceux qui décident de ne pas revenir, car ces propriétés sont un héritage, et l'individu n'a pas le droit de toucher le prix de ce qui a un caractère collectif (Sh. Abdel Aziz Badir, Politique Internationale, le Caire, octobre 1999).
Par conséquent, le droit au retour et aux compensations ne doit pas être laissé comme une question pouvant être réglée entre l'individu palestinien et l'entité occupante, mais il est nécessaire qu'il soit assumé sur le plan international, tout comme les Palestiniens, en tant qu'entité politique, sont dans l'obligation d'adopter cette question, et après eux, les Arabes et tous ceux qui sont concernés. Si l'Autorité ou le gouvernement palestiniens négligent ou renoncent à cette charge, ils perdent immédiatement leur aptitude à représenter (le peuple palestinien).
 
Implantation et transfert
Les projets d'implantation ne sont pas nouveaux pour le peuple palestinien. Les gouvernements successifs israéliens ont proposé au moins une douzaine de projets pour régler la question des réfugiés. Ces propositions étaient centrées sur l'implantation à nouveau des réfugiés palestiniens hors de leur patrie, et actuellement, il y a des projets en cours de la part de centres d'études et de recherches, dirigés par des Juifs américains, comme Donna Arezt, d'origine russe, qui a préparé en 1999 un plan pour implanter les réfugiés, à la demande du gouvernement américain, qui propose le transfert et la répartition à nouveau de 5 millions et 257.000 réfugiés dans les Etats de l'Orient arabe et quelques Etats occidentaux, en tant que solution finale du conflit arabo-israélien. Une autre analyste de la CIA, Kathreen Kistison dit, en 2000, que "l'implantation des réfugiés dans les pays arabes est une solution plus appropriée pour les Etats-Unis car elle ne porte pas de discussions avec Israël".
 
Le projet Arezt demande de la Jordanie l'intégration (implantation) de 168.000 réfugiés d'ici 2005, en plus de la naturalisation des 1.182.000 réfugiés présents actuellement en Jordanie, à la Syrie 75.000 et le même chiffre au Liban, et 519.000 à l'Arabie Saoudite, au Kuweit, à l'Iraq et l'Egypte, auxquels s'ajoutent les 446.000 réfugiés présents dans les quatre derniers pays arabes.
Le même projet demande l'implantation de 90.000 réfugiés dans les pays européens, les Etats-Unis et le Canada, en plus de ceux qui y sont déjà, tout comme il propose le retour de 75.000 réfugiés des pays arabes vers la Palestine occupée en 48 à condition "de prouver qu'ils ont habité la Palestine avant la Nakba ou qu'ils ont des proches qui y vivent et à ceux-là, il leur sera versé des compensations des caisses des Etats arabes en contrepartie des compensations réclamées par les Juifs ayant quitté les pays arabes après l'occupation israélienne de la Palestine". Tout cela correspond entièrement à la position israélienne qui demande l'implantation et l'assimilation d'un nombre symbolique limité de réfugiés palestiniens à l'intérieur de l'entité israélienne, le refus de participer à tout financement de ce plan qui sollicite le financement des Etats occidentaux et des pays du Golfe. Pour les Palestiniens, un tel plan signifie encore plus de transfert et d'exil.
L'appel le plus récent à l'implantation des réfugiés palestiniens a été émis par Sharon au début de l'année 2005 dans ses propositions à l'Union européenne. Il s'agit d'un plan semblable à celui d'Arezt, dans ses grandes lignes, pour "en finir avec le problème des réfugiés palestiniens de 48", par la construction de bâtiments durables dans les camps, en répartissant les réfugiés des camps dans des lieux divers à l'intérieur des pays où ils se trouvent actuellement, afin qu'ils soient assimilés dans les sociétés arabes. Le ministère israélien des affaires étrangères prépare une large offensive diplomatique pour amener les pays arabes et européens à exercer leurs pressions pour soutenir ce plan, qui exige une augmentation du budget de l'UNRWA pour 2005, en vue de la construction de bâtiments fixes et durables.
 
La crainte de la naturalisation
Le monde a reconnu le droit à tout être humain d'obtenir la nationalité de son pays, et la nationalité de tout autre Etat qui le lui accorde, et de ce point de vue, le peuple palestinien a le droit, comme tous les peuples, à exercer ce droit et à être traité selon les mêmes critères, ce qui signifie que l'obtention par un Palestinien d'une autre nationalité, arabe ou européenne, n'annule pas son droit au retour à sa patrie ni à être naturalisé palestinien. C'est d'ailleurs ce que montrent les espaces européens et occidentaux, où vivent des personnalités palestiniennes ayant obtenu la nationalité des divers pays et qui continuent à exercer leur rôle national dans la préservation, la protection et la défense du droit au retour. Mais les discussions qui se déroulent concernant la naturalisation des Palestiniens installés dans des Etats n'ont pas la même signification, puisque leurs appels à la naturalisation vont de pair avec la suppression du droit au retour, considérant que l'appel à la naturalisation collective des réfugiés annule la responsabilité internationale à leur égard, et de ce fait, les prive de leurs droits légaux. C'est également un alignement total avec les projets israéliens.
En conséquence, toute tentative d'installer les Palestiniens peut réussir dans l'avenir, pour différentes raisons, que ce soit individuellement ou collectivement, mais cela n'annule pas pour autant le droit historique du Palestinien à retourner à sa maison, à son pays d'origine, et l'obtention de sa nationalité en Palestine. Tout comme le fait d'installer ou de naturaliser tout réfugié palestinien, ou ses enfants, dans n'importe quel bout de terre n'annule pas son droit au retour dans sa maison et sur sa terre en Palestine. Il doit y avoir unanimité palestinienne sur le fait que tout palestinien habitant dans tout lieu, quel que soit sa proximité de la Palestine, n'annule pas son droit au retour à son village et sa maison qu'il habitait avant 1948.
Pour cela, dans le cas de la création d'un Etat palestinien, si le réfugié palestinien se déplace de tout pays arabe ou étranger vers cet Etat, et se met en place ce dont on parle ces temps-ci, l'installation des milliers de Palestiniens du Liban à Gaza... Selon la loi internationale, ce déplacement n'annule pas son droit au retour au pays d'où il a été expulsé en 1948 ou après, ni aux compensations.
 
La participation à l'autodétermination
En conséquence des multiples justifications avancées par le négociateur palestinien, à chaque période, que ce soit des accords intérimaires, ou momentanés, ou à cause de la situation arabe, ou les conséquences de la guerre du Golfe, ou la domination unilatérale américaine sur le monde, et d'autres justifications... Des déclarations sont faites, des positions sont précisées, puis nous assistons à nouveau à des reculs avec de nouvelles justifications, pour finalement arriver à une situation grave, qui exige de nous une attitude ferme... Il est important que le peuple palestinien dise clairement et ouvertement sa position :
1 - le peuple palestinien est un, et indivisible, avec près de 9 millions d'individus il comprend également ceux qui vivent en exil et dans les terres de 48. La question palestinienne est une question de peuple et de terre, qui sont indissociables.
2 - Aucun Palestinien ne peut prétendre pouvoir, au nom du peuple palestinien, revenir sur les droits palestiniens. Personne ne peut ignorer l'opinion de deux tiers du peuple palestinien qui vit en exil.
3 - Tout négociateur, toute autorité ou tout gouvernement, et même toute génération, n'a pas le droit de modifier ni de remplacer les droits des réfugiés à leur patrie, et la création d'un Etat palestinien ne peut se faire au dépens du droit au retour, car la création d'un Etat est une chose, et le droit au retour une autre, et le principe de l'échange est refusé.
4 - Tout signataire d'un quelconque accord mettant en cause les droits du peuple palestinien au retour à sa patrie et à ses propriétés, dans le cadre de règlements politiques ou sécuritaires, quelle que soient les tentatives de lui donner un caractère collectif palestinien ou d'accord arabe, ou de pressions internationales, s'expose au jugement de l'histoire.
5 - Les institutions populaires palestiniennes et les institutions de la société civile palestinienne et arabe doivent surveiller, avec exactitude, toute mesure prise par l'Autorité palestinienne et adopter une position claire et nette vis-à-vis de cette mesure et agir au moment approprié.
6 - Le peuple palestinien a fait échouer des dizaines de projets d'implantation et cela n'est plus à prouver. Il a gardé ses spécificités en tant que partie de la patrie arabe, conservant sa cohésion sociale et ses liens familiaux.
 
Contribution à la Rencontre élargie palestinienne, par Ali Huwaydi, représentant du centre palestinien al-Awda, au Liban.
Cette rencontre a été organisée par l'organisation palestinienne des droits de l'homme "Huquq", en collaboration avec l'institution palestinienne des droits de l'homme "Shahed", et l'Union générale des Juristes palestiniens au Liban, à Beirut, du 30 septembre au 3 octobre 2005.
Ali Huwaydi
15 octobre 2005
Traduit par  le Centre d'Information sur la Résistance en Palestine

Source : Marcus Lemaire


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